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Reprise du trafic ferroviaire: Où sont les locomotives du roi 12-12 ?
Publié le mardi 9 mars 2021  |  Le Point
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© aBamako.com par Androuicha
Départ du train voyageur Dakar Bamako marquant la reprise du trafic ferroviaire au Mali
Bamako, le 12 février 2018. Avec le ministre des Transports et du Désenclavement à bord, le train voyageur Dakar Bamako s`est ébranlé de la gare ferroviaire pour Kayes marquant ainsi la reprise officielle du trafic ferroviaire au Mali.
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Dans la gare de Bamako, les rails s’oxydent et le chemin de fer malien reste à quai. Cela, à cause de la mauvaise foi des autorités d’alors, en complicité avec certains opérateurs économiques maliens, qui ont monté de toute pièce un grotesque dossier pour se la couler douce. Un scénario digne d’un film hollywoodien.
Mercredi 2 octobre 2019, le Conseil des ministres a eu écho de ce qu’a proposé le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine pour la relance du trafic ferroviaire de voyageurs et de marchandises entre Bamako et Diboli. (Frontière avec le Sénégal).
Le Plan de relance de l’activité ferroviaire nationale de voyageurs et de marchandises, selon le Conseil des ministres, proposé par Ibrahim Abdoulaye Ly s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du diagnostic des infrastructures ferroviaires et du matériel roulant.
Le plan est articulé autour des axes stratégiques ci-après : la remise à niveau de la voie entre Bamako et Diboli (586 km), la réhabilitation de 19 gares ferroviaires ; la restauration des campements pour la surveillance et l’entretien de la voie ferrée ; la réhabilitation des dépôts et ateliers de maintenance ; l’acquisition d’outillage pour l’entretien et la maintenance du matériel roulant, la location avec option d’achat de quatre locomotives reconditionnées d’une puissance nominale requise de 2 400 CV, la réparation et la remise en état de 31 voitures, fourgons bagages et générateurs, la réhabilitation et l’acquisition des engins mécaniques et outillages d’entretien de la voie, la réhabilitation du système de télécommunication, la formation du personnel dans la gestion du patrimoine et de la sécurité ferroviaires.
Le coût de la mise en œuvre des activités du Plan de relance est évalué à 9 milliards 874 millions 86 674 F CFA. La mise en œuvre des activités préconisées permettra de : désenclaver les localités riveraines du chemin de fer, relancer l’activité économique des localités traversées par le chemin de fer, améliorer la mobilité des populations des zones desservies.
Du coup, la question qui se pose est de savoir où est passé ce beau projet, dont les Maliens surtout les cheminots avaient placés leur confiance pour la relance du train. Dans les faits cela n’était que du bluff.
Pour la relance du train, les Maliens ont été très enthousiastes de voir des wagons et locomotives dans un port d’Afrique du Sud, qui n’attendaient qu’â être acheminé à Bamako pour relancer le trafic ferroviaire. Mais depuis ce reportage diffusé sur l’ORTM, rien de concret à l’horizon, le train, est toujours à l’arrêt et le sifflement se faire toujours attendre.
En effet pour la reprise du trafic ferroviaire, un appel d’offres a été lancé par les autorités maliennes d’alors, Avec plus d’une dizaine de dossiers bien ficelés par des experts en la matière, surtout que parmi les soumissionnaires se trouvaient des Maliens qui ont déjà des expériences avérées en la matière. Puisque ces derniers ont des locomotives en fonction dans la sous région et dans certains pays d’Afrique centrale.
La surprise fut grande quand au finish, c’est à l’opérateur économique Sidy Mouctar Dembélé connu sous le sobriquet roi 12-12 et ses ‘’alliés’’ que les autorités octroient le marché. Il sollicitera à son tour des opérateurs économiques Arabes pour ce marché. Ce qui a d’abord fait grincer les dents auprès des soumissionnaires, surtout que ce dernier ne s’y connait point dans ce secteur d’activité. Etant donné que l’eau est déjà versée il sera donc difficile de le ramasser. Le roi 12-12, « boucantier » devant l’éternel après s’est adjugé ce marché ne sait pas par quel bout commencer. Sidy Mouctar Dembélé que nous avons pu joindre au téléphone est resté évasif sur le sujet. L’homme s’est contenté de nous faire savoir que c’est plutôt la SATAM, un de ses partenaires (entreprise basée à l’extérieur) qui a été attributaire du marché. Selon ses dires, il est leur représentant(SATAM) partout en Afrique, sur la base d’un contrat. Et dans ce contrat, il s’occupe du service après vente. ‘’Je n’interviens que lorsqu’il y a un problème après la vente, c’est-à-dire en cas de panne ou autres problèmes concernant les locomotives. Et je suis payé pour ça et pas plus’’, dit-il. Vrai ou faux ! Dans tous les cas, la série noire continue. La reprise du trafic ferroviaire dans notre pays ne semble pas pour maintenant. Car les wagons et locomotives qu’on disait au quai dans l’un des ports d’Afrique du Sud se sont volatilisés à jamais. Alors que les cheminots de la gare de Bamako étaient « plein d’espoir ». Il fût de courte durée: car rien de concret à l’horizon, laissant les rails du Mali retomber dans la désuétude. Et le roi 12-12 continue sa vie paradisiaque en toute tranquillité. Pour lui la reprise du trafic ferroviaire n’est pas son souci, il est plus à l’aise dans la jouvence nocturne et le commerce de produits pétroliers où l’homme à plusieurs camions citernes.
Le passage du train était devenu l’activité phare à ne pas manquer. Il servait de tout et devenait indispensable pour les riverains, tout comme le fleuve Nil l’a toujours été pour l’Egypte. Or, pour permettre que le train voyageur continue de siffler sur l’axe Bamako-Dakar, notamment sur Bamako-Kayes, il est impératif que l’Etat du Mali s’investisse, pour l’acquisition de nouvelles locomotives et voitures, par la réhabilitation du parc existant.
Ce, afin que le train puisse passer à nouveau six jours de la semaine (un train dans le sens Bamako-Kayes et vice-versa le lendemain). Cette demande n’est point un luxe, encore moins au-dessus des moyens de l’Etat malien. Avec un peu de volonté politique et, vu l’importance du train sur le développement socio-économique, c’est bien réalisable.
Nous y reviendrons !
La Rédaction
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