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Entre Nous : Manque de vigilance lourd de péril
Publié le mardi 9 mars 2021  |  Le challenger
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Le lundi 1er mars 2021, vers 2 heures du matin, le Bureau secondaire des Douanes maliennes de Hèrèmakono, à la frontière Mali-Burkina, a fait l’objet d’une attaque surprise par des groupes armés non identifiés. Le dégât matériel est lourd : plusieurs véhicules calcinés ou autrement endommagés. On déplore en outre un mort et des blessés.




. Le 10 février 2021, le Commissariat de police de la ville de Kolondiéba a été aussi attaqué par des hommes armés non identifiés à ce jour.

.Le 2 mars 2021, la Brigade de Gendarmerie et le Commissariat de Police de San ont reçu la visite des hommes armés qui ont incendié des véhicules. Blessé, un adjudant-chef de la gendarmerie a succombé à sa blessure.

Les attaques à Hèrèmakono et Kolondièba sont-elles d’origine terroriste ou des règlements de comptes entre trafiquants ? En attendant les conclusions des services spéciaux et de sécurité de l’Etat, de nombreux observateurs reconnaissent que les régions de Sikasso et Kayes demeurent stratégiques pour les groupes radicaux en vue d’asseoir leur politique d’expansion de la lutte armée vers d’autres pays de la sous-région, comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal. De tels signes sont perceptibles à travers des opérations.

Et comme toujours ces actions, autant audacieuses que criminelles menées par les forces obscurantistes, visent à créer la psychose partout où elles mettent le pied. Encore que cette énième série noire intervient juste après la présentation du Plan d’action du gouvernement devant le Conseil national de Transition dans lequel le Premier ministre malien a réaffirmé la nécessité d’engager le dialogue avec les groupes radicaux maliens.

En effet selon Moctar Ouane, «le dialogue n’est pas une solution exclusive, mais plutôt un moyen supplémentaire de ramener dans le giron de la République ceux qui l’ont quittée, souvent pour des raisons existentielles éloignées d’un quelconque fanatisme». Le Gouvernement de Transition compte mener deux actions majeures qui vont de l’organisation de missions de bons offices et l’élaboration d’une stratégie de dialogue et de déradicalisation.

A Diéma et Sandaré, des attaques ont eu lieu contre les symboles des Forces de sécurité. Et lors de l’attaque de la Brigade de gendarmerie de Diéma, un individu abattu a été formellement identifié comme un ancien gendarme qui a rallié le mouvement d’Iyad Ag Agaly.

Si l’implantation à Kayes se heurte à une forte résistance des locaux à rallier la cause des «fous de Dieu», à Sikasso, les émissaires d’Iyad et de Kouffa ont eu des répondants sur place pour endoctriner les jeunes plutôt attirés par l’appât du gain facile ou révoltés contre une certaine gouvernance

La vigilance des Services de Renseignements conjuguée aux opérations de nettoyage des FAMa avait permis en son temps de décapiter le mouvement Ansardine du sud, dont les leaders avaient d’énormes moyens de la part d’Iyad Ag Agaly pour embraser la région de Sikasso.

Malgré l’échec d’implantation d’Ansardine au sud, la région de Sikasso a continué à enregistrer des actions terroristes, dont la plus spectaculaire reste sans doute l’enlèvement, en 2017 dans le secteur de Koutiala, de la religieuse colombienne, Sœur Gloria, détenue depuis lors par les combattants du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM).

Avec le coup d’Etat du 18 août 2020 et la militarisation du processus de transition, il faut craindre un relâchement de la vigilance de la part des Services de Renseignements à en juger par le comportement de certains de leurs responsables. En tout cas pour un courant d’opinion de plus en plus répandu, les priorités semblent reléguées au second plan au profit des stratégies électoralistes dans le cadre d’un plan de confiscation du pouvoir politique d’Etat.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger
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