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Mohamed Abdel-Alkalile, spécialiste du Sahel : « Il faut un changement de stratégie au Sahel »
Publié le mercredi 10 mars 2021  |  Mali Tribune
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© aBamako.com par mouhamar
Visite de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) à Kidal
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine s`est rendue ce vendredi à Kidal, pour s`enquérir de conditions de vie des populations.
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Les chefs d’Etats des pays membres du G5 Sahel et leurs partenaires se sont réunis les 15 et 16 février à N’Djamena pour examiner la situation au Sahel et faire un bilan des engagements consentis collectivement lors du sommet de Pau, le 13 janvier 2020. Au cours de ce sommet, plusieurs annonces ont été faites avec l’envoi de 1 200 troupes tchadiennes dans la zone dite des « trois frontières », la non réduction de la force Barkhane par Emmanuel Macron et l’arrivée de la force Takuba. Deux semaines après ce sommet, Mohamed Abdel-Alkalile, spécialiste des questions d’insécurité sociale et sécuritaire au Sahel, livre son analyse.
Mali-Tribune : Avec l’envoi de 1 200 soldats tchadiens dans la zone des trois frontières pour lutter contre le terrorisme, faut-il s’attendre à la décapitation des groupes djihadistes qui opèrent dans cette zone?



Mohamed Abdel Alkalile : L’envoi de 1 200 soldats tchadiens renforce seulement la troupe. Mais il faut un changement de stratégique au Sahel qui correspond au mode de déplacement des groupes terroristes. Il faut une forte visibilité et de surveillance aérienne et terrestre pour bien maitriser la neutralisation des groupes d’extrême violence.

Mali-Tribune : Partagez-vous l’avis du ministre mauritanien qui pense que l’arrivée de Ces soldats serait très bénéfique pour bouter les terroristes hors du Sahel?

M A. A.: Actuellement, nous sommes dans une situation un peu compliqué. D’une part, il y a une partie d’un pays du Sahel tel que le Mali, qui demande à négocier avec certains groupes terroristes qui sont des Maliens et une partie qui demande de faire la guerre. Nous pensons s’ils font la guerre. Ils pourront réussir au lieu de négocier. Quand on négocie, nous n’aboutirons à rien. Il faut faire la guerre quand on parvient à les bouter, les trois frontières seront stables. Mais la lutte se déplacera de la zone des trois frontières à l’intérieur du Mali en passant par Kayes et se dirigera vers le Sénégal.

Mali-Tribune : Est-ce que la visite des chefs d’États en France a pesé dans la balance pour qu’Emmanuel Macron renonce à son projet de réduction de la force Barkhane ?

M A. A.: Oui. La visite des dirigeants du G5 Sahel tel que le président Bah N’Daw du Mali et celui du Niger, Mahamadou Issoufou a permis à Emmanuel Macron de changer de position même si sincèrement c’était un discours. Mais réellement au fond de lui et au fond de leur politique, je ne pense pas que leurs idées et pensées étaient de retirer leurs troupes. C’est juste pour apaiser la tension sociale qui était un peu dans certains pays du G5 Sahel contre la France.

Mali-Tribune : Le Sahel est-il une poudrière?

M A. A. : Le Sahel n’est pas une poudrière même s’il y a 5 100 hommes et quelques. Le Sahel est devenu le nid du terrorisme mondial. Il fait parler de lui-même grâce à sa démographie. Cette zone interpelle le monde entier par son développement économique rural. Aujourd’hui le Sahel devient la chaire de l’éléphant.

Propos recueillis par

Ousmane Mahamane

(Stagia
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