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Attaques djihadistes : Briser la méfiance entre population et FAMa
Publié le mercredi 10 mars 2021  |  la preuve
Mali:
© AP par DR
Mali: Le groupe islamiste Ansar Dine libère l`otage suisse Béatrice Stockly
24 avril 2012.Tombouctou.Mali. A un point de rendez-vous dans le désert de Tombouctou,les combattants de Ansar Dine montent la garde au moment de la libération de Béatrice Stockly enlevée le 15 avril dernier dans le nord du Mali
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La population, en contact avec tous acteurs armés, peut être très utile aux FAMa, confrontées à un ennemi invisible. Mais elle est le plus souvent intimidée par les agents déployés sur le terrain pour sécuriser le pays. Depuis quelques jours, les attaques se multiplient contre les postes de sécurité. Très vite, on a compris que l’aide de la population est plus que jamais nécessaire dans la lutte contre l’insécurité partout.


On s’est surtout interrogé comment personne n’a rien vu venir au sujet de l’attaque du poste de San, dans la région de Ségou. Une telle attaque est quasiment impossible sans que la population n’aperçoive les assaillants. Pourtant, il y a eu des signes annonciateurs dans le cas de San. Les réseaux sociaux avaient beaucoup relayé un fait divers qui en dit long sur ce qui s’est passé peu après. Voulant rentrer au domicile d’un magistrat, 4 suspects avaient été mis aux arrêts.

Selon les témoins, les 4 individus et le véhicule à bord duquel ils opèrent ont tenté de rentrer au domicile de l’homme de droit. Appréhendés, ils ont tous été envoyés au niveau de la police pour des enquêtes plus approfondies. Dès lors, les autorités chargées de la sécurité auraient dû intensifier la communication auprès de la population locale. Il est pratiquement impossible de venir dans la ville sans être remarqué par les habitants qui savent généralement reconnaitre des suspects parmi eux.

C’est la notion de la police de proximité actuellement promue qui aurait dû servir les agents de sécurité. Peu après le drame de San, où deux personnes sont mortes lors de l’attaque, la Gendarmerie nationale, en partenariat avec la Minusma, a initié, le jeudi 04 mars 2021, une journée de sensibilisation sur la police de proximité dans les écoles et centres de formation de la gendarmerie nationale. Cette journée, présidée par le directeur général de la gendarmerie nationale, le Colonel-major Sambou Minkoro Diakité, avait réuni des responsables des différentes unités en charge de la sécurité.

Etaient également présents des partenaires nationaux et internationaux, des associations de femmes ainsi que des étudiants de l’Ecica, de l’Injs, du Lycée technique et du lycée « Le Progrès ». La police de proximité reste un concept privilégié pour la réussite des missions régaliennes des forces armées et de sécurité. Il s’agit de mettre la population au cœur des préoccupations en matière de gestion concertée de la sécurité. Il permet aussi au personnel de mieux s’imprégner des réalités du terroir, d’échanger avec les couches saines de la population afin d’améliorer les prestations de service. La journée a été également l’occasion de sensibiliser le public sur les dangers des armes légères et de petit calibre, et des engins explosifs improvisés (EEI).

Il convient de multiplier les initiatives pour briser le mur de méfiance entre la population et les forces de sécurité. Le 1er mars 2021, quelques jours avant l’attaque contre San, aux environs de 03heures du matin, le poste de Hèrèmakono, situé à 30 kilomètres de Sikasso, en allant vers le Burkina Faso, a été aussi attaqué par des bandits armés non identifiés. Les différents bureaux ont été incendiés, ainsi que les véhicules, même ceux qui sont dans le processus de dédouanement. Selon les autorités, un mort a été déclaré du côté FAMa, un chauffeur routier aurait été tué par les balles perdues et un autre blessé.

Oumar KONATE
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