Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le gouvernement de Transition face à la grogne sociopolitique : Comment réaliser la rupture ?
Publié le mercredi 10 mars 2021  |  Mali-Horizon
Audience
© aBamako.com par AS
Audience entre le président de la Transition et le nouveau Premier ministre
Bamako, le 28 septembre 2020 Le président de la Transition a rencontré le nouveau Premier ministre, en présence du vice-président, le colonel Assimi Goïta
Comment


Il n’est aucunement souhaitable que la Transition malienne ouvre plusieurs fronts, alors qu’elle ne jouit d’aucune légitimité pouvant consolider son assise…
Pour de nombreux observateurs, il urge que la Transition malienne procède à une certaine « rectification » en vue de donner des chances à un processus de « refondation » de l’Etat. Et, il semble que le souhait de plus d’inclusivité n’a pas encore trouvé l’écho souhaité. Surtout que plus d’inclusivité dans la gestion du pays ne signifie aucunement que tous les acteurs sociopolitiques soient nommés au gouvernement ou dans l’attelage institutionnel. Il suffit d’être plus à l’écoute des sollicitations et propositions des forces vives du pays. Ce qui n’est pas encore le cas.

Sinon, comment expliquer que le Gouvernement puisse annoncer qu’il n’y a plus suffisamment de temps pour mettre sur pied l’organe unique de gestion des futures élections ? Alors que cette demande est une exigence de l’écrasante majorité des acteurs politiques, de la société civile et même des partenaires internationaux du pays. Comment comprendre que le ministre de l’Administration territoriale veuille annoncer le jeudi dernier la suppression de l’aide de l’Etat aux partis politiques ? Quid de la volonté d’augmenter la caution des candidats à l’élection présidentielle à 50 millions F CFA, au lieu des 25 millions déjà estimés trop élevés ? Il n’appartient pas à un gouvernement transitoire, qui n’a aucune légitimité, de décider d’augmenter la caution du candidat à l’élection présidentielle. L’opinion y verra une intention d’éliminer certains prétendants, surtout que le pays est en crise généralisée, en particulier en crise financière sans précédent.

Par ailleurs, selon certains leaders politiques, le gouvernement de Transition fait « preuve de malice » en retardant sciemment le processus électoral pour évoquer après un manque de temps pour mener les choses dans la transparence souhaitée. Et Me Mountaga Tall de relever dimanche dernier sur la télévision Afrcâble que « la malice consiste à dire qu’il n’y a plus de temps pour mettre en place l’organe unique de gestion des élections ; pour dire ‘’donnez-nous plus de temps’’ et obtenir une prorogation. Cela, nous ne l’accepterons pas ! », a-t-il martelé.

En outre, sur le terrain électoral, l’on assiste à des offensives tendant à susciter la candidature du Vice-président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. C’est ce que s’évertue à concrétiser Issa Kaou N’Djim, précédemment bras droit de l’Imam Mahmoud Dicko, à la tête de cette association Appel citoyen pour la réussite de la Transition (ACRT-Faso Ka Wele), qui a réuni, le week-end dernier, plusieurs centaines de femmes, en assemblée générale pour cet objectif. Or, la Charte de la Transition, a prévu que les dirigeants ou membres des organes de la Transition ne peuvent être candidats à la prochaine présidentielle. Et plusieurs cadres du M5-RFP avertissent que qu’ils descendront dans la rue si cette candidature venait à se concrétiser. Ce qui constituerait encore un autre ….feu !

Me Mountaga Tall a aussi, au nom du mouvement M5-RFP, dénoncé « la militarisation à outrance », qui ne permet pas de lutter rapidement contre l’insécurité afin de parvenir dans le délai souhaitable à l’organisation des élections. « Lorsque des cadres des forces de défense et de sécurité sont régulièrement nommés dans des fonctions administratives, leur faisant troquer les treillis au profit du boubou et des costumes cravates ; lorsque les cadres militaires, devant renforcer les forces au front, se retrouvent dans les véhicules 4×4 ou dans des bureaux climatisés de Bamako, il est clair que le moral des troupes peut en être affecté, puisqu’ils diront ‘’où sont nos chefs’’… », a-t-il analysé.

A cela, il faut ajouter la pression des groupes terroristes, qui ne cessent d’attaquer les positions de nos FAMAs avec des morts, des blessés et des dégâts matériels importants. Toute chose qui perturbe la sérénité qui devrait caractériser cette période transitoire devant préparer les consciences vers des élections paisibles. Surtout quand on sait que le front social aussi se fait entendre par ses grondements assourdissants.

Et dire que plusieurs organisations sociopolitiques commencent à fourbir leurs armes, non pour les prochaines élections mais, pour, le cas échéant engager une descente dans la rue ou peut-être envisager une opération de désobéissance civile. Le pays a-t-il besoin d’une nouvelle escalade de manifestations de rue aujourd’hui ? Peut-on prévoir tout ce que ces éventuels mouvements d’humeur peuvent entraîner ? La situation actuelle du Sénégal ne doit-elle pas inspirer sur les bords du Djoliba, pour que les uns et les autres œuvrent à dégonfler les biceps ?

Il urge que le président Bah N’Daw et ses collaborateurs appréhendent rapidement la tension qui couve; qu’ils se décident à prendre le taureau par les cornes pour décrisper la tension sociopolitique du moment. Le plus tôt sera le mieux ! Et ce n’est pas l’Imam Mahmoud Dicko qui dira le contraire !

Bruno D SEGBEDJI
Commentaires