Depuis lundi 1er mars 2021, les Comités syndicaux des CHU et hôpitaux de Bamako et de Kati ont entamé une grève de dix jours qui doit s’étendre du 1er au vendredi 5 mars 2021 et du lundi 8 mars 2021 au vendredi 13 Mars 2021. Pourtant, des syndicalistes de certains de ces hôpitaux cités disent ne pas se reconnaître dans cette grève. En plus, ils mettent en doute la légitimité des motivations de celle-ci. Alors qui tire les ficelles ?
En effet, après l’échec des négociations entre le gouvernement et les comités syndicaux des CHU et hôpitaux de Bamako et de Kati, les médecins de ces hôpitaux ont entamé un arrêt de travail depuis le lundi 1er mars 2021. Cette grève, qui doit s’étendre jusqu’au 15 mars, laisse des conséquences fâcheuses. Des milliers de patients sont privés de soins malgré un service minimum insignifiant.
Ce que réclament les médecins
Les hommes en blouses blanches exigent que le gouvernement rende effectives les mesures de sécurité et de motivation du personnel dans le cadre de la lutte contre l’épidémie à coronavirus. Aussi, ils demandent de mettre le personnel bi-appartenant lésé dans ses droits en payant intégralement leurs arriérés d’émoluments et en intégrant les dits émoluments dans leurs salaires; en uniformisant les dits émoluments dans toutes les structures; en réalisant la convention Hospitalo-universitaire en y associant tous les acteurs.
Ils invitent à parachever le processus d’intégration dans la Fonction publique de l’État du personnel contractuel dont les dossiers ont déjà été traités en tenant compte de leur nouvelle situation administrative et en régularisant la situation de ceux déjà intégrés.
Ce n’est pas tout. Les comités syndicaux demandent aussi que le gouvernement rende effective la prise en charge gratuite des soins médicaux et du médicament pour le personnel socio-sanitaire assujetti à l’AMO conformément aux engagements et aux textes ; d’améliorer les conditions de travail des CHU et hôpitaux concernés par le recrutement du personnel qualifié ; l’amélioration et l’adaptation des plateaux techniques en tenant compte de nouveaux défis sanitaires.
Parmi les autres revendications, “nous pouvons citer le remboursement intégral des primes de fonctions spéciales prélevées et procéder à l’augmentation substantielle de ces primes de fonction spéciale ainsi que des primes de garde et des primes de monture ; la problématique du recrutement des attachés et chargés de recherche ; la problématique du foncier (Point G, HGT, HDB) ; la révision du plan de formation et de carrière des agents de santé ; le payement des primes Covid-19 dans les centres de prise en charge ; la gestion efficiente et consensuelle des ressources allouées aux services de santé ; l’application du décret concernant les actes personnalisés dans les structures publiques”.
Sur les 12 points de revendications, six ont été discutés. Deux ont fait l’objet d’un accord total et un accord partiel est trouvé sur d’autres alors que les discussions ont achoppé sur les 4 autres points de revendication.
Selon le ministère de la santé et du Développement social, sur 12 points de revendications, 06 ont fait l’objet de discussion, avant que les syndicalistes ne suspendent les négociations.
Pourtant, cet arrêt de travail ne concerne pas tous les hôpitaux. Selon des informations rapportées par nos confrères de studio Tamani, cet arrêt de travail n’est pas suivi par certains hôpitaux de Bamako et Kati. Les responsables de ces centres hospitaliers affirment qu’ils ne se reconnaissent pas dans les motivations de cette grève. Toutefois, les agents des structures en grève affirment que le service minimum est assuré dans tous les établissements en arrêt de travail.
À l’hôpital Gabriel Touré, les responsables affirment être à pied d’oeuvre pour assurer le service minimum.
Arouna dit Tiémogo Sangaré, surveillant au service d’accueil des urgences de l’hôpital Gabriel Touré indique “qu’il y a assez de malades, mais nous suivons notre fonctionnement normal. Toute urgence qui se présente au niveau de l’urgence est prise en charge”. Cependant, dans la cour de l’établissement, l’angoisse se lit sur les visages de certains patients rencontrés et leurs accompagnateurs.
Selon nos confrères, à l’hôpital du Point G, ainsi qu’à l’hôpital du Mali ou encore à l’hôpital de Kati, tous les services fonctionnent normalement. Pour le syndicat du Point G, les motivations de cette grève ne sont pas légitimes. Fodé Sinayogo, secrétaire aux revendications de l’hôpital du Point G, affirme que leurs “agents ne se reconnaissent pas dans le contenu du préavis de grève”. Il précise que cette grève est en train d’affaiblir le syndicat national de la santé.
Des revendications pour une corporation doit concerner toute la corporation et tous les niveaux. Les actions à mener pour faire aboutir leurs revendications doivent être des actions concertées et mieux coordonnées pour que chacun se sentent concerner. Si tel n’est pas le cas, il y a lieu de s’interroger. Pour la présente grève, pourquoi certains disent ne pas se reconnaître dans le contenu du préavis de grève. Alors, cette grève profite à qui ?