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Le Général Amadou Aya Sanogo, l’homme par la faute de qui le malheur du pays arriva
Publié le jeudi 11 mars 2021  |  LE Wagadu
Réouverture
© aBamako.com par AS
Réouverture du procès d`Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés
Bamako, le 25 février 2021. Après plusieurs reports depuis 2016, la Cour d`assise de Bamako a rouvert le procès du général Amadou Haya Sanogo et 13 autres militaires accusésd`assassinat de 21 bérets rouges.
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Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sans fin. La faute à un homme, le capitaine Amadou Aya Sanogo, qui, à la suite d’un coup d’Etat stupide, a précité le pays dans l’abîme.
Le 22 mars 2012, un groupe de militaires avec à leur tête le capitaine Amadou Aya Sanogo fait irruption sur la scène politique en mettant brutalement fin au régime du très regretté Amadou Toumani Touré dit ATT qui était à 40 jours de la fin de son mandat.

Pour justifier son forfait (Ndlr : le coup d’Etat est un crime imprescriptible contre le peuple malien, selon la Constitution 1992), le capitaine devenu général (pour des raisons que les Maliens ignorent toujours) reprochait au soldat de la démocratie son incapacité à gérer la crise au nord du pays envahi par des combattants venus de Libye.

Friand des médias, il a à chacune de ses sorties médiatiques fustigé le régime du général Amadou Toumani Touré pour sa corruption et son incompétence à lutter contre le chômage des jeunes. La junte de l’époque dit être intervenue pour sauver le pays. Ce discours bien huilé a appâté une partie de la population qui l’a suivie dans son aventure plus que désastreuse pour le Mali. Résultat, 9 ans après, le Mali n’a pas connu la stabilité tant prônée par l’apôtre de la restauration de l’Etat.

Pis, la situation s’est dégradée et le pays est devenu la risée du monde. D’une crise sécuritaire limitée à la région de Kidal, l’insécurité s’est étendue progressivement à l’ensemble du pays ; la corruption a pris des proportions inquiétantes ; des milliers d’enfants sont privés d’école du fait de l’insécurité ; les investisseurs ont quitté le pays ; l’Etat malien s’affaiblit de jour en jours et l’instabilité s’est installé le pays. Conséquence : le pays a dit adieu à tout développement et a perdu ses acquis engrangés de plus de 20 ans. En somme, un énorme gâchis dont le pays pouvait se passer.

Aujourd’hui, des Maliens regrettent l’intervention d’Amadou Aya Sanogo et les siens. Ils estiment avec le recul que le coup d’Etat de 2012 n’aurait jamais dû arriver. Beaucoup parlent même de manipulation et de trahison. En vérité, le Mali n’allait jamais connaître la situation peu enviable dans laquelle il se retrouve, n’eût été le coup d’Etat stupide orchestré par Amadou Aya Sanogo et les siens.

Car, faut-il rappeler, il n’était ni intelligent ni utile de faire un putsch à un chef d’Etat qui n’était qu’à 40 jours de la fin de son mandat. Ce qu’il fallait à l’époque, c’était d’aider le président Touré à faire face à la crise du nord et non d’intervenir sur la scène politique.

Les raisons invoquées à l’époque n’étaient que du faux-fuyant et du superfétatoire. Car tous les pays du monde sont confrontés ou ont été confrontés à une crise mais l’on n’a pas vu des militaires intervenir dans l’arène politique. On peut citer le cas du Sénégal où depuis 1980 sévit une crise sécuritaire dans la région casamançaise.

En définitive, le coup d’Etat n’aura pas servi le peuple malien qui continue à broyer du noir. Le putsch a tout simplement permis à Amadou Aya Sanogo et Cie d’avoir de la notoriété et de la mobilité sociale. Pendant ce temps, l’avenir s’assombrit chaque jour davantage pour l’immense majorité de la population.

Cheick Bougounta CISSE
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