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Conseil national de Transition : questions orales sur l’électricité et la culture
Publié le vendredi 12 mars 2021  |  L’Essor
Questions
© aBamako.com par A.S
Questions orales au Conseil National de Transition
Bamako, le 11 Mars 2021. Des membres du gouvernement repondent aux questions orales devant le Conseil national de transion (CNT)
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Les ministres des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Kadiatou Konaré, ont apporté des précisions sur les préoccupations soulevées par deux
membres concernant leur département respectif. C’était hier sous la présidence du président, le colonel Malick Diaw, au Centre international des conférences de Bamako

L’exercice démocratique se poursuit au CNT. En plus de l’adoption des projets de lois, les membres de l’organe législatif de la Transition adressent des questions orales aux ministres pour mieux éclairer la lanterne des citoyens sur des questions intéressant la vie de la nation. C’est ainsi que Moulaye Kéita a adressé des questions orales au ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, sur la problématique de l’accès à l’énergie qui constitue un enjeu majeur sur le plan national et international.

Le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, dans ses éléments de réponse, a égrené les dispositions prises ou en cours tout en écartant l’amalgame sur certains points. Selon Lamine Seydou Traoré, l’électricité est un facteur incontournable pour la sécurisation de nos villes et campagnes. C’est conscients de cet enjeu que les pays de la sous-région ont mis en place un certain nombre d’organismes pour promouvoir et développer les infrastructures de production et de transport d’énergie électrique. Il s’agira pour nous, soutiendra le ministre Traoré, de fournir l’énergie en qualité, en quantité et à moindre coût pour amoindrir la pauvreté de nos populations.

Au Mali, les tarifs reflètent-ils les coûts ? Demeurent-ils très élevés par rapport à la moyenne sous-régionale ? En réponse, le ministre Traoré rappellera que la politique tarifaire dans notre pays est gérée par la Commission de régulation de l’électricité et de l’eau (Cree) rattachée au Premier ministre. Contrairement à ce qui se dit, a-t-il précisé, le prix de vente moyen du KWH au Mali est inférieur par rapport à ceux des pays de la sous-région. Parce que les gouvernements successifs du Mali ont opté pour subventionner l’énergie au bénéfice de nos populations et de nos entreprises. C’est pourquoi une enquête a prouvé, en 2019, que notre pays cédait le tarif moyen à 90 Fcfa pour un coût de production de 120 Fcfa tandis que certains pays de la sous-région vendaient jusqu’à 130 Fcfa.

Le chef du département en charge de l’Énergie a, par ailleurs, signalé que les données sur Manantali sont accessibles à tout le monde. Selon lui, Manantali vend l’électricité à EDM sa (Énergie du Mali) à 45 Fcfa alors que la Côte d’Ivoire lui cède le KWH à 65 Fcfa. Toutefois, le ministre Traoré reconnaîtra qu’il y a des efforts à faire sur le coût de l’électricité. Il a estimé que les potentialités dont dispose notre pays doivent nous permettre de produire au même coût que la Côte d’Ivoire ou le Nigeria. Cela, eu égard à la présence des barrages hydroélectriques sur notre sol. «Pour parvenir à cela, il faut qu’on investisse….», a souligné le ministre Traoré.

L’INA VENDU- Après le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, c’était au tour de sa collègue de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, de se prêter aux questions de Magma Gabriel Konaté. Les préoccupations de ce dernier portaient sur la question du rayonnement de la culture au bénéfice de notre pays.
En terrain connu, Mme Kadiatou Konaré a rappelé que notre pays a une culture millénaire. Et que si l’Afrique est le berceau de l’humanité, notre pays est certainement le berceau des arts et de la culture du continent. «Nous sommes un pays de culture. Le Mali d’aujourd’hui est le pays champion des arts, de la culture et du patrimoine», s’est-elle réjouie, avant d’évoquer l’adoption de différentes politiques dans le domaine de la culture depuis l’accession de notre pays à l’indépendance.

L’actuel ministre est en train d’apporter sa pierre à l’édifice par diverses actions comme l’organisation des séminaires. Des conférences inaugurales se tiennent à chaque séminaire pour faire l’état des lieux de la culture. «Il s’agit en réalité de créer un cadre d’échanges entre institutions, partenaires et acteurs de la culture pour aboutir à des recommandations fortes», a expliqué Mme Kadiatou Konaré qui a annoncé que la mise en œuvre de ces conclusions nous conduira à la fin de l’année vers les états généraux des arts et de la culture.

En effet, il sera question de convoquer ces recommandations «au tribunal des arts et de la culture pour jugement». C’est-à-dire, de juger si ces recommandations sont-elles justes ou insuffisantes.
Également, a-t-elle précisé, les états généraux des arts et de la culture permettront de valider plusieurs réformes. Comme l’admission des élèves plus jeunes à l’Institut national des arts (INA) dès le second cycle des études fondamentales, la relecture de certains textes. Aussi, la ministre en charge de la Culture prévoit de développer le tourisme dans le Sud du pays comme au Mandé, à Kayes et dans d’autres régions.

Cependant, Mme Kadiatou Konaré a déploré la vente des locaux de l’INA entre 2019 et 2020 au grand dam de tous les amoureux des arts et de la culture. «Effectivement, l’INA est un joyau architectural, un lieu de mémoire, mais il a été cédé», a-t-elle regretté, ajoutant qu’il faut interroger cette politique de vente des immeubles et des biens de l’État.

Oumar DIAKITÉ
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