Sous le thème : « Pourquoi la démocratie ? », la cité des trois caïmans (Bamako) a vibré aux couleurs de la 5ème édition du Festival de Films sur les Droits Humains et la Liberté d’Expression (Ciné Droit Libre), tenue du 10 au 13 mars 2021. C’était à travers des films, débats, humour, musique live, atelier dessin et master class.
Le Festival Ciné Droit Libre est un rencard culturel qui met en valeur les films sur les Droits Humains et la Liberté d’Expression dans les coins et recoins du Mali depuis 5 ans maintenant. La 5ème édition a eu lieu du 10 au 13 mars dernier sous le thème : « Pourquoi la démocratie ? ».
Une édition marquée par des projections de films, des débats, humour, musique live, atelier dessin et master class dans les quartiers populaires et certaines structures de la place. Elle a été une tribune ouverte aux échanges francs sur la problématique de la démocratie et à la sensibilisation des populations sur la nécessité d’œuvrer pour l’enracinement de la culture démocratique.
En effet, c’est le mercredi 10 mars qu’a eu lieu la cérémonie d’ouverture dudit Festival à l’Institut Français du Mali (IFM) avec comme Film d’ouverture : ‘’Au Nom de ma Patrie’’ du réalisateur malien Samerou Diallo. En prélude, le mardi 9 mars, il y’a eu la projection du Film ‘’Mounyou Ni Sabali’’ du journaliste-réalisateur franco-malien, KaourouMagassa au même endroit.
Par ailleurs, étaient présents à cette cérémonie d’ouverture, Moctar Barry, le coordinateur du Ciné Droit Libre Bamako, en présence d’Abdoulaye Diallo, le coordinateur général du festival, la marraine de cette édition MirjamTjassing, représentante de l’Organisation pour l’Institut néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD) et des acteurs de la culture africaine.
Le parcours élogieux du Ciné Droit Libre-Mali en 5 ans
Cette soirée d’ouverture était l’occasion pour le coordinateur Barry de porter la lumière sur le thème choisi pour cette 5ème édition. Il affirme que ce thème a tout son sens dans le contexte que vit le Mali. Une transition chargée, précise-t-il, d’organiser des élections libres, consensuelles et transparentes. Et que c’est un défi difficile mais pas impossible avec la volonté des uns et des autres. Selon lui, ce mois de mars 2021 marque également les 30 ans du mouvement démocratique du 26 mars 1991, donc une occasion de réflexion sur les réussites, les échecs afin d’envisager un avenir meilleur.
C’est pourquoi, renchérit M. Barry, Ciné Droit Libre, dans sa programmation riche et variée invitait la jeunesse, les politiques et les autorités à prendre part à ces différentes activités. Qu’en 6 ans d’existence, et ce grâce à des partenaires, son organisation s’est forgée un label en matière de formation en JRI (Journalistes Reporters d’Images) et réalisations, la production de films sur les droits humains, entre autres.
Sur ce chapitre de 2015 à 2020, CDL-Mali a formé 43 JRI et réalisateurs confondus. Lesquels ont réalisé plus de 100 reportages (dont le plus vu a atteint 1 million 700 milles vues, une œuvre de RahamaNantoumé). Et en termes de films, qu’ils ont produit 3 longs métrages sélectionnés dans de grands festivals dans le monde. Dans la même veine, cette entité cinématographie sur les Droits Humains et la Liberté d’Expression (Ciné Droit Libre) a produit de courts métrages dans le cadre des formations ‘’Vac ‘En Droit’’ qui a permis la mise en place du réseau des femmes JRI.
Aussi, pour mieux propager les messages des Droits Humains, M. Barry soutient qu’ils organisent des projections mensuelles dans des quartiers populaires et à l’IFM, avant d’énoncer qu’ils fournissent gratuitement à des télévisions au Mali, au Burkina des reportages et films produits dans les 8 pays francophones de la CEDEAO.
Pleins feux sur la pratique démocratique en Afrique
« Le thème de cette édition de Ciné Droit Libre Mali ‘’pourquoi la démocratie?’’ me tient à cœur. N’ayons pas peur de nous poser la question. La démocratie, à quoi sert-elle? Si on regarde ce qui se passe ces jours-ci au Sénégal, au Niger, et ce qui s’est passé en Guinée et en Côte d’Ivoire l’année passée, ou encore au Mali ! Il faut que nous nous interrogions » a dit la marraine du festival, MirjamTjassing.
Dans son intervention, elle n’a pas manqué de rappeler qu’en 1991, les Maliens et les Maliennes se sont battus à sang pour la démocratie, pour les libertés qu’elle promettait. « On croyait que le développement allait suivre naturellement, car la démocratie, c’est la volonté du peuple mais qu’est-ce qu’on voit aujourd’hui ? » s’est-elle interrogée. Et de poursuivre, que pour le bon fonctionnement de la démocratie, on a besoin de citoyens bien informés. Qu’en plus, la réflexion et critique commencent par l’accès libre à l’information, et l’expression libre d’opinions et c’est par l’échange d’idées, par le débat et le dialogue, qu’on arrive à nos meilleures idées, et à des politiques portées par la population.
« Voilà pourquoi je porte le festival Ciné Droit Libre dans mon cœur, et c’est un grand honneur d’être la marraine de cette édition 2021. Je profite de cette occasion pour remercier les partenaires qui accompagnent ce festival et surtout pour féliciter les équipes d’organisation : celle du Burkina Faso, ici représentée par Abdoulaye Diallo, et l’équipe du Mali, très jeune et dynamique, sous le leadership de Moctar Barry » a exprimé la marraine.
Quant au coordinateur général du festival Abdoulaye Diallo, il a remercié ses partenaires, les artistes et ses collaborateurs qui ont permis que l’évènement soit.
Ainsi, le samedi 13 mars, les activités de la 5ème Edition du Festival Ciné Droit Libre ont été clôturées à l’espace culturel Blonba par la projection du film ‘’Numéro 387’’, un film sur la tragédie la plus meurtrière en Méditerranée depuis la seconde guerre mondiale, 1000 morts dans le naufrage d’un navire transportant des migrants. En outre, un hommage mérité a été rendu à Habib Dembélé dit Guimba National à travers la prestation des artistes humoristes, tels AdamaDahico de la Côte d’Ivoire, Moussa Petit Sergent du Burkina Faso, Yoro Diakité et Paracétamol du Mali. Vivement la 6ème édition.