Après la décision de la Cédéao lors de son sommet extraordinaire, le 26 Avril dernier à Abidjan, fixant la transition malienne à un an et en décidant qu’elle sera dirigée par Dioncounda Traoré sans l’implication du Cnrdre et la classe politique. L’Alliance pour la démocratie et République (Adr) est montée au créneau, le 28 avril 2012, à travers une conférence de presse, pour dénoncer cette décision unilatérale. Elle exige la tenue d’une Convention nationale pour une sortie de crise.
L’objectif de cette rencontre avec les hommes de presse rentrait dans le cadre d’une réflexion afin d’avoir des réponses aux nombreuses questions et aux multiples problèmes que se posent aujourd’hui les Maliens.
Dans une déclaration, le Professeur Younouss Hamèye Dicko, non moins coordinateur de l’Alliance, disait que l’Adr est née le 26 Mars 2012 au lendemain du coup d’Etat du 22 Mars 2012, pour soutenir spontanément le Cnrdre dans sa volonté de redresser la démocratie malienne et de restaurer l’Etat dont les fondements ont été sérieusement mis à mal par celui-là même qui aurait pu se targuer d’en être le père.
Il ajoutera que l’Adr prend acte du changement de régime intervenu au Mali en raison des graves menaces qui pesaient sur le fondement même de notre nation et qui placent les intérêts supérieurs du Mali au-dessus de toutes les préoccupations personnelles et partisanes. Fidèle à cette exigence de sursaut national et patriotique initiée par le Cnrdre, l’Adr reste attachée aux engagements publics pris le 22 mars 2012 et demande au gouvernement le respect de la défense de l’intégrité territoriale par la libération des trois régions, la restauration de l’Etat, le redressement de la démocratie par l’organisation, dans les meilleurs délais, d’élections libres, transparentes et crédibles, à travers un fichier électoral propre et fiable qui reste encore un combat non gagné par la classe politique. Avant de donner la parole aux hommes de presse, le Prof Younouss Hamèye Dicko dira que l’Adr, son groupement, se félicite de la mise en place de ce nouveau gouvernement et encourage cette nouvelle équipe.
Pour ce groupement politique, Dr Cheick Modibo Diarra et son équipe doivent vite s’atteler à la libération des trois régions nord du pays sans oublier les autres préoccupations du Pays (la corruption, l’éducation, la justice sociale et le bien-être du peuple)
Sur les points portant sur la position de l’Adr par rapport à la décision prise par la Cédéao, lors de son sommet extraordinaire, le 26 Avril dernier à Abidjan, le prof Younouss Hamèye Dicko n’ira pas par le dos de la cuillère pour dire que l’Adr dénonce cette décision, notamment la transition de 12 mois qui sera dirigée par le président intérimaire, le Pr Dioncounda Traoré.
Le groupement dénonce également l’envoi de troupes de la Cedeao à Bamako.
Younouss Hamèye Dicko a expliqué aux journalistes qu’à issue des débats à Ouaga, ils ont été clairs sur cette question de force de la Cédéao : «Nous avons notre armée et nous avons seulement besoin de votre aide en matériel et logistique de combat» a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que la Cédéao a traité le Cnrdre d’usurpateur de pouvoir, alors qu’elle même vient d’usurper la souveraineté des Maliens.
Selon Bamba Gagny Kiabou, président du Coream et membre de l’Adr, ce nouveau gouvernement, même s’il a été conçu sans une consultation de la classe politique, doit être accompagné par cette même classe et toute la population malienne pour qu’il mène bien sa mission. En ce qui concerne la Convention nationale, le président Kiabou pense que c’est une question d’actualité et qu’elle serait faite certainement pour le peuple malien.
Pour Modibo Sangaré de l’Unpr, l’Adr est contre toute forme de présence de forces de la Cédéao sur la terre malienne et demande aux partis politiques du Mali de se concerter rapidement pour l’organisation d’une Convention nationale.