Les explications de la ministre de la Culture, Mme Dramé Kadiatou Konaré, la semaine dernière devant le CNT jettent une nouvelle lumière sur les nombreux détournements de deniers publics découlant du bradage des biens immobiliers de l’Etat.
Selon des connaisseurs du dossier, depuis les débuts du pouvoir IBK, plusieurs bâtiments publics ont été frauduleusement expertisés puis vendus à vil prix à certains opérateurs économiques. Les prix de vente seraient quatre fois inférieurs à la valeur réelle de ces édifices. L’on fait état de 27 bâtiments ainsi bradés puis souvent loués à ce même État vendeur. Fonctionnaires et autres opérateurs économiques véreux s’en tiraient de grosses et juteuses commissions. C’est donc ce que la ministre de la Culture vient de piper à demi-mot. Sans vouloir aller dans des détails nauséabonds de ce scandale.
En rappel, sous la transition et sur instruction du ministre du logement, de l’urbanisme et des affaires foncières de l’époque David Sagara, un mandat 0001 avait été émis en juillet 2013 pour la vente des bâtiments publics de l’Etat. C’est en 2014, sous le premier gouvernement IBK que le ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville, Moussa Mara, a établi les premiers contrats de vente des édifices publics .Une commission dirigée par le directeur de l’ACI de l’époque, Kalifa Sissoko a déclenché la vente dans des conditions obscures des premiers lots des bâtiments de l’Etat. Plusieurs sources confirment que les expertises effectuées par l’ACI pour établir les contrats de vente étaient fausses. D’autres lots de ces immeubles ont été vendus sous Mohamed Aly Bathily, alors ministre des Domaines de l’Etat, écrivait notre confrère Afrika-Kibaru.
Les bâtiments les plus cités dans ces transactions d’une opacité déconcertante sont l’ex ministère du développement social, présumé vendu à plus d’un milliard quatre cent millions, le bâtiment abritant l’agence pour l’aménagement de la gestion des zones industrielles, les bâtiments de la Direction Régionale du commerce de Bamako, la Direction des affaires sociales, la Direction de l’emploi, du travail et de la sécurité sociale de Bamako. Bruno D SEGBEDJI