Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mise en œuvre de l’Accord d’Alger : Mahamat Saleh Annadif fait un diagnostic
Publié le lundi 22 mars 2021  |  Le Combat
Ouverture
© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture
Comment




Le patron sortant de la MINUSMA relève deux péchés originels qui plombent sa mise en œuvre. Le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a dans une interview sur un média national relevé les difficultés de la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger. Selon lui, cet accord de paix a souffert de deux péchés originels.
D’abord, le chef de la MINUSMA souligne que cet Accord après sa signature aurait dû être le plus médiatisé possible et présenté au niveau de l’Assemblée nationale pour en parler, l’expliquer au cours d’une session radiotélévisée.

Il soulève là un problème connu de tous. Car, pour les forces vives de la nation, cet Accord devrait faire l’objet de présentation nationale puisque son contenu reste à ce jour méconnu.

Le deuxième péché originel relevé par M. Annadif le situe dans la « clause transitoire », ou « provisoire » qui dit: « On a signé l’accord, on va commencer les réformes politiques et institutionnelles, de défense et de sécurité; le processus de réconciliation, socio-économique ».

En clair, la mise en œuvre de ces points, une fois finie, « les mouvements signataires de l’accord doivent choisir, soit de fusionner avec certains partis politiques existants, soit de se transformer en partis politiques parce qu’ils abandonnent la lutte armée et ils veulent revendiquer des valeurs, des objectifs par voie démocratique »;

Cette clause leur oblige également, de se déconnecter de l’outil militaire et d’être des acteurs politiques sur le terrain. Ce qui, selon le patron de la MINUSMA en fin de mission, n’a pas été le cas au Mali. « Nous avons été contraints en 2018 de signer « le pacte pour la paix » pour les encourager à aller vers le champ politique pacifique et civil. Ça n’a pas été le cas. Ce qui fait qu’on a des acteurs qui participent aujourd’hui dans le gouvernement, d’autres négocient, mais malheureusement ont encore une aile militaire. Cela fait partie des choses qui auraient pu être évitées ».

Ce constat est partagé par la plate-forme, une partie signataire de l’accord pour la paix et réconciliation. Selon son porte-parole, Haballa AG Hamzata, des efforts devaient être consentis pour l’appropriation de son contenu. “Nous nous sommes rendu compte que le peuple malien n’a pas jusqu’ici compris ce que c’est l’accord’’ se désole-t-il. Il propose donc au “gouvernement de transition de se donner réellement comme mission d’expliquer de façon très large le contenu de l’accord aux populations’’.

La Coordination des mouvements de l’Azawd, CMA, ne se sent pas visée par ces griefs du diplomate tchadien. Selon les responsables de l’ex-rébellion, la mise en œuvre de l’accord est du ressort du gouvernement. “Nous nous sentons pas accusés. Parce qu’en ce qui concerne la CMA, nous n’avons pas les moyens pour la mise en œuvre de l’accord, mais serons toujours disponibles. Et nous avons toujours accepté de faire des concessions quand il y a des blocages pour aller de l’avant’’, a martelé Mohamed Maouloud Ramadan, porte-parole de la CMA.

Cette intervention du Chef de la MINUSMA intervient au moment où la relecture de l’accord est soulevée par certains regroupements sociaux et politiques. Parmi eux, le Mouvement du 5 juin à l’origine du départ de l’ancien régime déchu d’Ibrahim Boubacar Kéita.

En fin de mission à la tête de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif est déjà annoncé pour prendre les commandes du représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest. Il remplace ainsi le Ghanéen Ibn Chamabas.

Bourama Kéïta LE COMBAT
Commentaires