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Energie à Nara : Bonne nouvelle

Publié le lundi 2 septembre 2013 | L’Essor

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Conseil des Ministres du 1er aout 2012
1 er aout 2012. Koulouba. Premier Conseil des Ministres présidé par le Président de la Transition Dioncounda Traore

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- 28/6/2013

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Economie 2013

La centrale hybride dont la première pierre a été posée vendredi combinera l’énergie solaire et celle thermique et permettra de fournira en continue de l’électricité à une ville soumise à de récurrents délestages. Le nombre de centrales hybrides de la société Energie du Mali (EDM) va s’enrichir très prochainement d’une nouvelle installation de ce type. Après celles de Ouélessébougou (opérationnelle depuis début 2012), Bankass, Tominian et Koro (en cours de réalisation), Nara va être la cinquième ville du pays à se doter d’une centrale du genre. Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré a posé vendredi dernier, la première pierre de l’ouvrage à Nara au cours d’une cérémonie à laquelle ont pris part plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l’Energie et de l’Eau, Makan Aliou Tounkara.

C’était en présence du gouverneur de la Région de Koulikoro, Allaye Téssougué, du maire de la commune urbaine de Nara, Boucari Diarra. Plusieurs autres responsables étaient également présents : Sinaly Diawara, le directeur national de l’Energie ; Ousmane Issoufi Maïga, le président du conseil d’administration d’EDM ; Tidiani Keita, le directeur général de la société.

La construction de la centrale hybride de Nara sera financée par un pool bancaire composé de la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) et la Banque of Africa (BOA) pour une enveloppe globale de 4,075 milliards de Fcfa.

Le projet consiste en la réalisation d’un ouvrage énergétique de type nouveau combinant le solaire et le thermique. L’ouvrage sera équipé de trois générateurs thermiques de 1325 KVA, deux onduleurs de 500 KVA, un dispositif solaire d’une capacité de production de 810 KW-Crêtes et de deux batteries de 1400 ampères/heure.

Une autre composante du projet porte sur la réalisation des travaux de génie civil dont un bâtiment thermique de stockage, des magasins, des logements d’astreinte pour le chef de la centrale, un système d’adduction d’eau, une aire de dépotage de gasoil, une cour centrale, de pistes et voies d’accès ainsi qu’une clôture de protection de la zone. Les travaux seront exécutés par l’entreprise Zénith énergie pour le développement (ZED) dans un délai de 12 mois et demi.

D’INTERESSANTES PERSPECTIVES. Le projet de la centrale hybride de Nara procède de la volonté de la société Energie du Mali de fournir de l’électricité propre au plus grand nombre de nos compatriotes et à un prix relativement bas. Cette politique met l’accent sur la promotion du riche potentiel en énergies renouvelables de notre pays en l’associant à l’énergie thermique. Cette vision a été à l’origine du projet pilote de la centrale hybride solaire photovoltaïque/diésel de Ouélessébougou qui est fonctionnelle depuis le 12 février 2012. Cette politique de diversification va se poursuivre avec la réalisation de projets analogues à Ansongo et Diéma pour lesquels des banques locales se sont résolument engagées.

La réalisation de la centrale hybride de Nara mettra fin aux récurrents délestages électriques dus à l’incapacité de l’Agence malienne de développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurales (AMADER) à fournir l’électricité de manière continue aux populations de Nara.

Contrairement à l’actuelle centrale de Nara, la nouvelle est conçue pour pouvoir fournir de l’électricité 24 heures sur 24. Le système mis en œuvre permet une alternance de l’électricité produite par le soleil et les générateurs thermiques. « Durant la journée, le réseau est alimenté par les rayons solaires, tandis que la nuit les générateurs au gasoil prennent le relais. Mais il arrive souvent que le courant produit par le système voltaïque n’arrive pas à satisfaire les besoins. En ce moment, il y a un automatisme qui permet de démarrer les groupes électrogènes pour combler le déficit. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’énergie produite suffisse pour les consommations », explique Mamadou Frankali Keita, chef du département Energie renouvelable à la société EDM.

L’énergie solaire présente de très intéressantes perspectives pour notre pays. Selon les spécialistes, le soleil produit 7 KWh d’énergie par mètre carré. La mise en valeur de cette ressource naturelle a commencé grâce à un partenariat noué avec la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale pour la mise en œuvre d’un programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables, connu sous son acronyme anglais SREP ou Scaling-Up Renewable Energy Programm.

Le maire de la commune urbaine de Nara, Boucari Diarra, a exprimé sa joie pour l’initiative de ce projet qui, de son point de vue, permettra de redonner espoir à toute une population. « La pose de la première pierre de la nouvelle centrale nous ouvre de nouveaux horizons au développement de notre commune. A Nana ici, pour réparer une pièce ou même une machine, il faut parfois se rendre à Bamako parce qu’on n’a pas l’énergie nécessaire pour le faire », a-t-il indiqué avant de remercier le gouvernement pour le choix porté sur sa commune pour abriter un tel ouvrage de développement.

Pour le ministre de l’Energie et de l’Eau, Makan Aliou Tounkara, ce projet traduit la volonté du gouvernement de fournir de l’électricité propre et à des prix relativement bas au plus grand nombre personnes. Il a loué le partenariat qu’entretient notre pays avec ses partenaires techniques et financiers pour sa réalisation. Ces relations de coopérations avec la BAD et la Banque mondiale devraient se poursuivre afin de convertir en centrales hybrides les ouvrages thermiques déjà existants à travers le pays, comme c’est le cas à Kéniéba où un opérateur privé a installé une centrale solaire photovoltaïque pour un investissement d’environ 1 milliard de Fcfa.

BIENTOT LE CHANTIER DE LA ROUTE. Le développement du secteur énergétique est une priorité, mais aussi un facteur d’intégration pour notre pays comme le prouve justement la mise en œuvre du projet d’interconnexion Mali-Côte d’Ivoire dont les résultats sont probants à Koutiala, Sikasso et Ségou, a relevé le ministre.

Le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a exprimé sa fierté, tout en remerciant le pool bancaire et l’EDM pour l’initiative ce partenariat gagnant qui contribuera au développement harmonieux de la ville de Nara et de tout le cercle. « Nara est une zone d’élevage. Avec ce projet énergétique, beaucoup de sous-produits de l’élevage seront mis en valeur, notamment les os, les cornes, les peaux et la viande », dira le président de la République par intérim.

Interpelé par le maire en ce qui concerne l’état de la route de Nara, Dioncounda Traoré a dit regretter le fait de n’avoir pas pu donner le premier coup de pioche de ce chantier comme il l’avait souhaité. « J’aurai dû donner le premier coup de pioche pour la réalisation de la route. Mais quelques petits problèmes l’ont empêché. Maintenant tout est fin prêt pour le bitumage de cette route », a-t-il noté, avant d’exprimer un sentiment de devoir accompli au terme des 18 mois pendant lesquels il a dirigé le pays à la tête de la Transition.

La cérémonie s’est achevée par la pose de la première pierre de l’ouvrage par le président de la république par intérim, le Pr Dioncounda Traoré.

L. DIARRA

Envoyé spécial

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