Après des jours de suspension du vaccin AstraZeneca par plusieurs pays européens, l’Agence européenne du médicament a donné son feu vert pour la reprise de la campagne de vaccination. Pour elle, Astrazeneca est un vaccin sûr et efficace Le Mali va-t-il revoir sa position et commencer avec la vaccination ?
La semaine dernière, des pays de l’Union européenne dont l’Allemagne, la France et l’Italie, avaient suspendu par « précaution » l’utilisation du vaccin AstraZeneca, après le signalement de problèmes sanguins détectés chez des personnes vaccinées, tels que des problèmes de coagulation ou la formation de caillots de sang (thrombose).
Dans la foulée, au Mali, pour les mêmes raisons de « précaution », le conseiller spécial et Haut représentant du chef de l’Etat pour la lutte contre la Covid-19, Dr Ibrahim Traoré, dans une correspondance adressée le 16 mars 2021 aux membres du comité scientifique, a demandé par « principe de précaution à adopter par rapport au vaccin AstraZeneca de surseoir à son utilisation pour l’instant, sous réserve d’acquisition d’autres types de vaccins ».
Jeudi 18 mars, l’Agence européenne du médicament a assuré que le vaccin AstraZeneca était « sûr et efficace ». Et d’ajouter que les bénéfices du vaccin AstraZeneca sont supérieurs au risque d’effets secondaires indésirables. « Nous sommes toujours fermement convaincus que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d’hospitalisation et de décès, l’emportent sur le risque de ces effets secondaires », a souligné la directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke.
Avec cette nouvelle donne, les pays européens réticents ont pour la plupart relancé la vaccination avec AstraZeneca.
Quelle sera l’attitude du Haut représentant du chef de l’Etat face à cette reprise de la campagne de vaccination en Europe ? En attendant que le comité scientifique donne son avis, rien n’empêche donc le Mali de commencer la vaccination avec AstraZeneca.
Le problème qui pourrait se poser est de savoir comment convaincre les Maliens à se faire vacciner avec un produit qui a semé le doute dans l’esprit de nos compatriotes ?
Les Maliens se feront-ils ou non vacciner si les premières doses sont administrées aux plus hautes autorités, c’est-à-dire le chef de l’Etat, aux ministres ou aux présidents des institutions ou encore au personnel de santé. Si cela est fait, la campagne ne devrait pas connaître de difficultés.
Au Sénégal, même avec l’annonce de suspension de la vaccination par la France, l’Allemagne et autres, Macky Sall n’a pas accepté qu’il y ait de changement dans le déroulé de la campagne de vaccination. « Nous poursuivons notre vaccination avec le vaccin Astra Zeneca. Nous n’avons pour l’instant aucun argument factuel pour suspendre le vaccin Astra Zeneca au Sénégal », a assuré le Dr El Hadj Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention et porte-parole du ministère de la Santé. « Je pense qu’il faut privilégier le sanitaire au-delà du politique encore une fois. S’il y a un doute, le doute se pose sur un lot de vaccins, les investigations seront autour de ce lot et c’est ce lot qui est suspendu en attendant, et non suspendre toute la vaccination parce que des personnes vont douter. Et là, il y a la responsabilité de ceux qui ont arrêté. On peut également remettre en cause un vaccin… », a-t-il poursuivi. « A l’heure actuelle, rien n’indique que la vaccination ait causé ces problèmes. Ils n’ont pas été mentionnés dans les essais cliniques et ils ne sont pas répertoriés comme effets secondaires connus ou attendus », a indiqué Emer Cooke.
Cette vaccination avec AstraZeneca concerne, selon les autorités françaises les plus de 50 ans.