Possible 2ème phase de démolition dans la zone aéroportuaire : Les mises en garde des habitants aux autorités transitoires

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Publié le mardi 23 mars 2021 | Le Pays

© aBamako.com par A.S
Démolition des constructions anarchiques sur la zone portuaire de Bamako
Bamako, le 14 janvier 2021. Sur ordre du gouvernement, des techniciens procèdent à la démolition des constructions faites sur l`emprise de l`aéroport international Modibo Kéita de Bamako-Sénou

Au nom de la paix et de la réconciliation des cœurs, un meeting a été organisé, le samedi 20 mars 2021 au palais de la Culture Amadou Hampate Bâ. Invitée à se prononcer, la plateforme des habitants de la zone aéroportuaire a mis les autorités en garde et a maintenu sa position de ne jamais accepter une quelconque démolition de maisons au profit de l’aéroport.
La plateforme des habitants de la zone aéroportuaire représentée par son porte-parole Aboubacar Sidiki Konta conditionne son adhésion à la paix et à la réconciliation à l’abandon du tout projet de démolition des maisons. Au nombre de 11 quartiers ciblés, la démolition concerne les quartiers de Kalaban-Coro, passant par Sirakoro, Faladié, Niamakoro, Guana, Missala, Kourale et Banankabougou, Tabakoro, Kalaban-Coura, Senou.« Nous avons ce problème depuis les années 1995 jusqu’au 14 janvier 2021.Notre souffrance a été renouvelée à cette date, mes chers compatriotes. Nous avons mis le Mali au-dessus de tout, c’est pourquoi nous avons voulu être à ce meeting », explique le porte-parole Konta. Les quartiers ciblés dans ce domaine ou zone aéroportuaire, dit-il, sont au nombre de 11.Les personnes concernées dans cette situation atteignent plus de deux millions de Maliens. Des écoles et medersas ont été détruites, en plus des habitations. Doit-on faire cela si l’on veut réellement que ce pays soit construit ? S’interroge le porte-parole de la plateforme qui répond par dire « non, on ne doit pas casser ces maisons si l’on voulait construire le pays ».
Selon lui, les membres du gouvernement ont fait savoir au monde que les habitants des 11 quartiers ont fait exprès de construire leurs maisons sur cet espace réservé pour l’aéroport. « Au nom de Dieu, ces 11 quartiers sont des vieux quartiers de Bamako, ils sont là il y a plus de 300 ans ». D’ailleurs, le porte-voix de la plateforme explique comment les autorités du pays ont eu cet espace aéroportuaire Senou : « A travers le cola, nos grands-parents ont confié cet espace aéroportuaire au président Modibo Keita. Modibo Keita ne l’a pas acheté, les grands-parents ne lui ont pas aussi offert. Mais l’espace a été juste confié à l’ex-président Modibo Keita pour en faire un aéroport ». Puis de dire : « Nous ne sommes contre personne, nous aimons d’ailleurs ce pays. Mais comme le président du Haut conseil islamique du Mali, Ousmane Chérif Madani Haidara nous appelle toujours au calme nous nous sommes calmés. Sinon nous n’avons pas commencé notre lutte pour l’instant ».
Selon l’intervenant, tous les habitants concernés dans cette démolition n’étaient pas présents à ce meeting, bien vrai qu’ils avaient rempli le palais de la culture .Le jour où nous allons décider de sortir pour dénoncer ces opérations de démolitions, assure-t-il, ce jour sera mauvais. D’ici là, la plateforme par sa voix demande aux autorités de remettre les déguerpis dans leurs droits « rapidement ». Aussi, la plateforme sollicite à ce que les autorités du pays fassent tout rapidement pour le déclassement de la zone dite aéroportuaire. « Le cadeau que nous cherchons avec la transition est la restitution de nos dus. Sans cela, la transition ne trouvera sur son chemin. Parmi les maisons détruites, figurent celles de certains militaires au front. Nous demandons aux autorités de consoler les habitants des 11 quartiers », a-t-il souligné. Et de poursuivre en mettant les autorités transitoires en garde : « À partir d’aujourd’hui, nous ne voulons plus entendre qu’on veut détruire nos maisons. Nous voulons que ça s’arrête, si l’on tient réellement à la paix et à la réconciliation du peuple, nous voulons que ça s’arrête définitivement ».
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS

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