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Présidence de l’organisation patronale des industriels du Mali (OPI) : Cyril Achcar présente son bilan et passe le témoin à Mamadou Yatassaye (Pdg de Transfopam)
Publié le vendredi 26 mars 2021  |  Aujourd`hui
Céryl
© Autre presse par DR
Céryl Achcar président du bureau patronal des industriels (OPI)
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Les industriels maliens de l’Organisation patronale des industriels du Mali (Opi) étaient en conclave le samedi 20 mars 2021 à l’hôtel Salam pour valider le rapport d’activités, les rapports financiers du bureau sortant et élire un nouveau président. A l’issue des travaux, ils ont fait confiance à Mamadou Yatassaye (Président directeur général de Transfopam) en l’élisant président de l’organisation. Il dirige un bureau de 20 membres pour un mandat de 3 ans. Son 1er vice-président est Thierno Bah de Fofy Industries. Après deux mandats à la tête de l’organisation, Cyril Achcar passe ainsi le témoin à Mamadou Yatassaye. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements, Arouna Niang.
Avant l’élection du nouveau président, Cyril Achcar, le président sortant, a dressé son bilan, non sans profiter de l’occasion pour évoquer les faiblesses et les contraintes qui empêchent le développement de l’industrie au Mali.

Faiblesses et contraintes de l’industrie malienne

Cyril Achcar a fait savoir que son mandat de 3 ans, débuté le 28 mai 2016, devait finir fin 2019. Ce mandat a été prolongé jusqu’en 2021 à cause de l’actualité politique que le Mali a connue, notamment les élections, l’accentuation de la crise multidimensionnelle du Nord puis du Centre, l’instabilité politique, la crise mondiale de Covid-19, le coup d’Etat du 18 août 2020, le blocus de la Cédéao et la Transition en cours qui concentrent beaucoup de priorités, rendant l’urgence de l’industrialisation malheureusement moins stratégique. Malgré tout, a-t-il souligné, la période 2018-2019-2020 a été mise à profit pour la mise en œuvre du “Livre blanc de l’Industrie” qui est un recueil totalisant 24 mesures de solutions afin de soulager les entreprises industrielles respectives face aux multiples défis auxquels ils devront faire face, à la fois structurelles et conjoncturelles. “La situation du secteur industriel de notre pays est compliquée pour ne pas dire plus. Ce qui est un handicap majeur pour le décollage économique du pays”, a-t-il indiqué

Le président sortant a rappelé qu’un pays développé est un pays industrialisé. Et au Mali, l’industrie fait face à d’importantes faiblesses et contraintes. Parmi ces difficultés, il a cité, entre autres, un Produit intérieur brut (PIB) de la manufacture de 6 % contre 11% pour la moyenne dans la zone Uémoa, 15 % pour le Sénégal, 19 % pour la Cote d’Ivoire ; un nombre d’unités industrielles autour de 900 (source : dernier recensement) dont 200 relèvent du secteur formel, quand les voisins sénégalais et ivoiriens sont à 3000 et 6000 unités ; le Mali, 1er importateur de produits industriels dans l’espace Uémoa avec un déficit de la balance commerciale de près de 400 milliards de F cfa depuis plus 10 ans ; une mauvaise application des textes nationaux et communautaires ; absence d’infrastructures adéquates, notamment routes, zones industrielles, électricité… ; un déficit de la culture industrielle avec un retard dans la prise de réformes en faveur de l’industrie ; un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie qui reçoit moins de 1% quand l’Agriculture est à 15 % du budget national ; des politiques industrielles timides face aux potentialités de ce secteur en termes de retombées sur l’emploi, la création de richesses et la structuration de notre économie.

Cyril a rendu hommage à l’ensemble des membres de l’Opi qui, à ses dires, sont des héros, des patriotes car, malgré les difficultés, ils ont su se maintenir ou se lancer dans un environnement contreproductif, et à travers leur implication, contribuer à l’obtention de quelques reformes-clés ces dernières années.

Il a salué la grande adhésion des membres de l’Opi au “Livre blanc de l’industrie” et leur engagement aux côtés du bureau à promouvoir les suggestions, les études menées et les réformes obtenues. Selon lui, la vie de l’organisation sur la période 2018-2019-2020 a été marquée par des actions majeures, telles que la poursuite du Catalogue des produits industriels made in Mali ” avec 3 éditions ; l’organisation de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique par l’Opi, le fonctionnement des Commissions techniques ; la participation de l’Organisation à toutes les réunions et rencontres initiées par les pouvoirs publics, les Ptf et les faitières du secteur privé.

Il a révélé que les préoccupations du “Livre blanc de l’industrie” ont connu des avancées, notamment, l’accord du gouvernement pour l’application d’une tva à taux réduit de 9% à la vente sur les produits industriels fabriqués localement dans une dizaine de filières-tests, l’adoption du décret N° 2018 -0478 du 28 mai 2018 portant adoption des mesures d’orientation de la commande publique vers les Pme et la production nationale et sa mise en œuvre progressive via le fonds filet social ; la poursuite de la systématisation de la procédure de la consignation dans le cadre des règles d’origine de l’Uémoa sur 6 produits ; la création de l’Observatoire nationale de l’industrie ; la création d’une autorité de conciliation fiscale sous l’Autorité du Ministre des Finances dans un premier temps ; la déductibilité de la TAF sur les investissements productifs avant une généralisation sur l’ensemble des investissements réalisés par nos industries ; la poursuite des travaux du comité Douane-Cnpm chargé de lutter contre la concurrence déloyale, présidée par l’Opi ; la relance du Bureau de restructuration et de mise à niveau des unités industrielles présidée par l’Opi. Ce qui fait l’application de 8 mesures sur 24 !

Malgré ces avancées, a-t-il mentionné, “nous devons poursuivre nos efforts. Des défis majeurs restent encore à relever pour permettre à notre secteur de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance et d’atteindre l’objectif d’un PIB de la manufacture à 20 %, standard d’un pays qui se développe !”.

Propositions de réformes urgentes pour le développement de l’industrie au Mali

Comme réformes urgentes à obtenir, il a proposé, entre autres, la mise en place d’un tarif préférentiel d’électricité pour les industriels ; l’amélioration de la compétitivité des entreprises afin de leur permettre de conquérir des marchés sur le plan national, régional voire continental ; la mise en place de la politique des 4P, à savoir les Partenariats Public Privé Ptf pour transformer les produits agricoles ou miniers de nos filières prioritaires au développement comme c’est rappelé dans le Livre blanc ; la mise en place de ressources longues pour nos investissements industriels à des taux compétitifs, notamment la création de fonds souverains d’investissement ; la promotion de l’industrie nationale via le made in Mali, la commande publique pouvant immédiatement doubler le PIB national si elle est bien orientée ; l’augmentation des investissements dans le secteur industriel grâce à une fiscalité intérieure spécifique, de longue durée, portée par un code fiscal de l’industrie ; la compétitivité des entreprises industrielles grâce à la centralisation des dédouanements concurrençant la production nationale dans un seul bureau de douane, le 820 !

Propositions pour l’animation de l’Opi

Pour la vie de l’Opi, il a déclaré que des défis importants restent également à relever, les années à venir, notamment le financement des activités de l’Opi (les études, les notes techniques, la participation aux rencontres internationales se rapportant au développement industriel) ; la construction du siège l’Organisation ; la sécurisation des entreprises industrielles sur l’étendue du territoire national via la construction de postes de police et de caserne de pompiers dédiés à la protection des entreprises industrielles ; la mise en œuvre de véritables zones industrielles et zones franches.

Au nom du bureau sortant, Cyril Achkar a remercié, entre autres, le gouvernement et l’Administration pour les avancées obtenues ; les industriels pour leur soutien à l’Opi et aux réformes du “Livre blanc”, leur participation aux Journées industrielles de l’Afrique et aux catalogues du “Made in Mali” ainsi que leur participation aux assemblées générales. Il a exhorté les membres à une plus forte implication dans le fonctionnement et l’animation de l’organisation. Il a fait allusion à la citation d’Abraham Lincoln (ancien président des Etats-Unis d’Amérique en 1861) et de Mamadou Moctar Ba (ancien président de l’Opi en 2003) pour emmener les Maliens à consommer localement. “Lorsque nous achetons un bien à l’étranger, nous avons le bien et l’étranger à l’argent. Mais lorsque nous achetons un bien chez nous, nous avons le bien et l’argent (Abraham Lincoln). “Pour produire 1 000 tonnes de sucre, il faut près de 1 000 personnes. Mais pour importer 1 000 tonnes de sucre, il faut seulement 2 personnes : un acheteur et un magasinier” (Mamadou Moctar Ba).

Ce bilan du président sortant a été apprécié à sa juste valeur. Après, il a été procédé à l’élection du nouveau président. C’est ainsi que Mamadou Yatassaye (Pdg de Transfopam) a été élu. En recevant le témoin, le nouveau président de l’Opi s’est engagé à tout mettre en œuvre pour mériter la confiance de ses mandants. Il les a remerciés pour leur confiance placée en sa modeste personne pour conduire les destinées de leur organisation. Il a félicité le bureau sortant, présidé par Cyril Achcar, pour les résultats obtenus avant de réaffirmer sa détermination à œuvrer avec l’ensemble des acteurs du secteur de l’industrie, en vue de contribuer au renforcement du parc industriel du pays.

“L’Opi se doit de relever quelques défis majeurs pour rendre le secteur industriel malien plus fort et plus compétitif, en s’attelant notamment à la poursuite des réformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires, la baisse des coûts des facteurs de production, l’amélioration de la compétitivité des entreprises afin de leur permettre de conquérir d’importantes parts de marché sur le plan national, régional et sous régional voire continentale”, a-t-il préconisé.

Siaka DOUMBIA
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