Le nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué en fin de semaine une tournée dans la sous-région qui l’a conduit successivement en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Togo. C’est par Abidjan vendredi que le nouveau chef de l’Etat a entamé son périple. L’objectif de ces visites est de remercier les chefs d’Etat de ces pays pour leur implication dans la gestion de la crise dans notre pays. « Vu qu’ils seront amenés à travailler ensemble, c’est une première prise de contact. Je crois que les premiers jours de son mandat seront consacrés à la situation intérieure », avait expliqué à nos confrères de l’AFP, Mamadou Camara conseiller du candidat IBK pendant la campagne et membre de la délégation, annonçant la nouvelle de la tournée.
Vendredi à Abidjan, Ibrahim Boubacar Keïta a exprimé sa gratitude et sa reconnaissance à son homologue ivoirien Alassane Ouattara, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi qu’au peuple ivoirien pour leur soutien. Il souhaite par ailleurs un renforcement des liens entre les deux pays frères et s’est engagé à marcher « main dans la main » avec son homologue ivoirien, pour le renforcement de la fraternité entre les deux pays.
« Sachez que le Mali vous en est infiniment reconnaissant et que nous serons, avec vous mon cher aîné, main dans la main, faire en sorte que la fraternité se renforce chaque jour davantage pour que l’axe Abidjan-Bamako soit une réalité avec laquelle il faudra compter », s’est adressé Ibrahim Boubacar Kéita à Alassane Ouattara. Il s’est dit fier que son frère Alassane Ouattara « ait été à l’initiative » de la libération de notre pays, dont « l’identité nationale a failli profondément être mis en cause » par l’occupation de sa partie septentrionale, par des groupes islamistes armés.
Alassane Ouattara a pour sa part félicité son hôte, pour son score impressionnant (77,62%) » au second tour de l’élection présidentielle. » Je voudrais dire à M. le président que nous connaissons son expérience son intégrité et nous savons qu’avec son expérience, les relations de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Mali vont se renforcer davantage », a-t-il dit à l’adresse d’Ibrahim Boubacar Kéïta.
» Quand j’étais Premier ministre, le président avait été ambassadeur en Côte d’Ivoire et depuis nous avons noué des relations d’amitié. C’est un ami que nous recevons aujourd’hui », a en outre révélé Alassane Ouattara, qui s’est dit « heureux que ce processus électoral (dans notre pays, Ndlr) ait abouti par l’élection d’un président de manière démocratique ».
Après la Côte d’Ivoire, le président de la République s’est rendu à Ouagadougou où il s’est longuement entretenu avec son homologue burkinabé, Blaise Compaoré. « Je suis ici aujourd’hui en tant que président élu du Mali pour un devoir élémentaire de reconnaissance à l’endroit d’un frère qui a accepté la lourde responsabilité d’assurer la médiation dans la crise multiforme que notre pays a connue », a affirmé à la presse Ibrahim Boubacar Keïta, soulignant que nos compatriotes « dans leur pire cauchemar n’ont jamais pensé à une telle crise ».
De la capitale du Faso, Ibrahim Boubacar Kéïta s’est rendu samedi au nord du Togo où il a rencontré le président togolais Faure Gnassingbé.
« Le Togo d’aujourd’hui s’est porté parmi les nations amies du Mali pour être à son chevet quand notre nation était au bord de l’abîme et a participé à la prise de décision qui nous a permis de tenir la tête hors de l’eau par l’envoi des enfants du Togo pour venir aux côtés de leurs frères du Mali et mettre hors de notre territoire ceux qui avaient le projet de l’asservir. Je ne pouvais ne pas venir pour ce motif », a déclaré à la presse le nouveau chef de l’Etat, peu après son arrivée à l’aéroport international de Niamtougou (450 km au nord de Lomé) où il a accueilli par le président Faure Gnassingbé.
Ibrahim Boubacar Keïta devait en principe se rendre hier à Niamey dans le cadre de la même tournée de remerciement. Rappelons qu’il avait effectué une première sortie le 26 août au Tchad pour dire « merci » au président tchadien Idriss Deby Itno.
Quelque 2.000 soldats tchadiens ont été en première ligne dans les combats contre les islamistes dans la Région de Kidal. Le Tchad a perdu au moins 38 hommes dans notre pays.