Les massacres de civils et de soldats s’intensifient au Niger et au Mali, dans la zone même où Paris se vantait d’avoir enregistré de substantiels progrès.
C’est une séquence désastreuse qui s’achève pour la stratégie française dans la bande sahélienne, où les populations civiles n’en finissent plus d’enterrer leurs morts et de prendre la route de l’exode. Au Niger, le jeudi 25 mars marquait la fin de trois jours de deuil national décrétés après les attaques à Tillia et Banibangou, proches de la frontière malienne, où plus de 203 civils ont été froidement exécutés par des groupes armés. Le lendemain, une nouvelle manifestation symbolique à Bamako réclamait le départ des troupes étrangères, dénonçait la main-mise néocoloniale de la France dans le Sahel, tandis que fleurissaient quelques drapeaux russes comme autant d’appels à une intervention militaire de Moscou pour se substituer à celle pilotée par Paris.