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Sortie populaire en moins d’un mois de sa libération : Quand Amadou Haya va trop vite en besogne
Publié le lundi 29 mars 2021  |  Le Pays
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Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo
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Acquitté le 15 mars lors d’une audience des assises de la Cour d’Appel de Bamako, à la faveur de la loi d’entente nationale (qui fait d’ailleurs bruit), l’ex chef de la junte de Kati, le Général Amadou Haya Sanogo a tenu un meeting populaire, samedi dans sa ville natale de Ségou. Au cours duquel rassemblement populaire, il est apparu pimpant sous un grand boubou bazin blanc, tenant un discours digne d’un homme politique en campagne de séduction. Pourquoi le Général Sanogo a voulu être aussi expéditif ? Ce qui reste évident, l’ex homme fort de Kati va trop vite en besogne. Ce qui n’est pas sans conséquence pour lui.

« Je suis là aujourd’hui pour vous remercier, si les gens parlent, te diffament, t’accusent gratuitement et que tu sois encore présent comme cet après-midi en bonne santé, qu’est-ce que tu peux dire de plus ? Moi je pardonne à tous ceux qui m’ont diffamé, maltraité et accusé. Je n’ai rien contre eux », tels ont été les propos saillants du Gal Amadou Haya avec des gestuels forts.

En clair, 9 ans après, Amadou Haya Sanogo est apparu sur ses grands chevaux ce week end. Pour l’occasion, il n’a pas porté de gants afin de tirer à boulets rouges sur ses détracteurs, auxquels, il demande à la masse de pardonner à cause de Dieu. Car, selon ses propres mots, il s’agit des gens qui ont agi tout simplement contre lui, par ce qu’ils sont soit des beaux parleurs ou des gens animés d’une haine viscérale contre sa personne. « Pardonnez à ces mauvais parleurs, pardonnez à ces mauvais racontars, pardonnez à ces déformateurs des faits qui n’ont rien vu et entendu » a lancé comme message le Général Sanogo à l’assistance. Sans manquer d’ajouter que : « s’ils étaient capables de ce qu’ils prétendaient faire, moi je ne serai pas là ce soir devant vous ici à Segou ».

De ce message de pardon, Amadou Haya Sanogo a fait un détour sur l’affaire des bérets rouges et des bérets verts, en clamant qu’il n’y a jamais eu d’opposition de couleur de bérets au sein de l’armée. « Après 33ans de parcours militaire, je n’ai rien à apprendre ou écouter de quelqu’un. Surtout de ceux qui estiment que je ne connaisse rien. Oui je ne connais rien, mais il n’y a pas de grandes écoles dans le cadre militaire, que je n’ai pas connu, avec la médaille de premier à l’appui » a révélé le Gal Sanogo.

Il a par la suite lancé un appel d’union pour soutenir l’armée malienne. « Je ne vous ai pas demandé de soutenir le Général, ni le président Bah N’Daw mais de soutenir l’esprit militaire. Soutenez tous ceux qui portent l’uniforme pour défendre le pays, nous avons tous intérêt à cela » a donné comme consigne l’ex président du CNRDE.

Confiant de sa popularité, il dira à l’assistance que durant cette période difficile, pour paraphraser les médecins : « moi j’étais infecté mais c’est vous qui étiez affectés. Donc merci ».

Avant de conclure ses propos, le Général Sanogo n’a pas manqué de jeter une derrière pierre dans le jardin de ceux qu’il désigne comme des « mauvais rapporteurs ». Surtout lorsqu’il dit ceci : « dès demain ils vont commencer à dire que le type a commencé la campagne. Ce n’est pas l’objet de ma présence ici, ni d’autres présences que je vais honorer ailleurs dans les jours à venir. Je suis venu vous remercier tout simplement pour votre soutien ».

En effet, malgré ses propos harangueurs pour verrouiller sa sortie hasardeuse, ce qui reste évident relève du fait que le Général Sanogo, suite à cette apparition publique en moins d’un mois seulement de son acquittement a commis une grave erreur. Rien ne peut justifier ce meeting populaire, d’un officier supérieur de son rang, au moment même où sa libération suscite de vives réactions contre la justice du pays et les autorités de la transition.

Comme on le dit, on peut toujours recevoir de l’aide d’autrui, mais il faut souvent savoir s’aider soi-même par son comportement, son langage et ses actes. C’est risqué d’aller plus vite que la musique.

Moustapha Diawara
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