Un récent rapport de l'ONU indique qu'une frappe de l'opération Barkhane au Mali a visé des civils dans un village malien. Peut-on craindre une hostilité vis-à-vis des troupes françaises ?
Le récent rapport de l'ONU, qui accuse les militaires français d'avoir frappé sur des civils, risque-t-il d'alimenter une hostilité vis-à-vis des troupes françaises ? En duplex de Dakar (Sénégal), le journaliste France Télévisions Afrique Nicolas Bertrand, en déplacement au Mali il y a quelques jours, apporte son éclairage. "La réponse est oui, sans aucun doute, explique le journaliste. Sur les marchés à Bamako (Mali), tout le monde répète la même chose, l'armée française est bienvenue au Mali, à condition qu'elle serve le peuple malien, et le problème c'est que les résultats ne suivent pas."
Possible sentiment anti-Français
Huit ans après le début de l'intervention française au Mali, "l'insécurité est très grande" et "les attaques continuent", ajoute Nicolas Bertrand, indiquant que "les Maliens sont épuisés par la guerre". La "bavure présumée" vient mettre de l'huile sur le feu. "Le sentiment anti-Français est possible, d'autant que les Français eux, craignent, que cette affaire soit instrumentalisée, récupérée à des fins politiques et rende leur travail plus compliqué au quotidien", conclut le journaliste, et ce "même s'il est vrai que de nombreux Maliens nous disent qu'ils savent très bien que sans les soldats français, leur pays serait probablement au bord du chaos".