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L’imam Mahmoud Dicko hier après sa décoration par l’Organisation mondiale pour les Droits de l’Homme: » Je suis ému et heureux de cette distinction mais pas fier «
Publié le mercredi 31 mars 2021  |  L’Indépendant
Cérémonie
© aBamako.com par M.S
Cérémonie de remise de haute distinction à l`imam Mahamoud Dicko
Bamako, le 30 mars 2021. L`organisation mondiale des droits de l`Homme a remis le trophée de la haute distinction et de la décoration à l`imam Mahamoud Dicko
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Le guide religieux Mahmoud Dicko, dont le rôle a été important dans la chute du régime IBK, a reçu, hier, à Bamako, une » Haute Distinction » et un Doctorat Honoris causa (honorifique) décernés par l’Organisation Mondiale pour les Droits de l’Homme (OMDH). L’imam, qui se réjouit de cette distinction, affirme ne pas être fier de recevoir ces décorations pendant que le Mali traverse une situation très difficile.

Après avoir été désigné » Homme de l’année 2020 « par des organisations nationales, c’est au tour de l’Organisation mondiale pour les Droits de l’Homme, créée en 1954, dont le siège est à Washington, de décerner le trophée » Leader ouest-africain « à l’imam Mahmoud Dicko. Ce religieux a été choisi, selon la délégation de l’OMDH, dépêchée à Bamako pour remettre les distinctions, parmi 115 hautes personnalités ouest-africaines.

Selon Pr Cheick Legre Yaya, Conseiller auprès de l’OMDH, l’imam Mahmoud Dicko, qu’il qualifie de » Grand savant et d’artisan de la paix « a été désigné pour son » combat pour la justice, la restauration de la dignité humaine, sa défense des opprimés « . Parmi ces combats, Dr Ali Khalil Akil, Secrétaire général de l’organisation, a égrené les efforts de l’imam contre l’homosexualité et surtout son opposition à l’adoption du Code de la famille, ses actions pour la paix, le dialogue et contre la violence et sa contribution au développement économique et culturel de son pays.

La décoration est composée d’une » Haute Distinction « , d’un diplôme honorifique (un Doctorat Honoris causa), d’une médaille d’honneur de l’OMDH et d’une médaille en Or, en qualité de grand serviteur des peuples.

L’imam Mahmoud Dicko, qui a mené en 2014 des missions de bons offices tendant à instaurer le dialogue entre les Jihadistes et les autorités, s’est réjoui d’avoir reçu cette reconnaissance internationale. Cependant, il a exprimé son regret d’avoir reçu ces distinctions dans un contexte où le Mali traverse une période difficile.

» Je suis très ému. Je me réjouis de cette distinction mais je vais vous surprendre, parce que je n’en suis pas fier. Je ne suis pas fier et je ne peux pas l’être [de les recevoir] pendant que le pays au nom duquel je suis nominé traverse cette situation « , a déclaré l’ex-tête de proue de la contestation sous IBK. Il a affirmé qu’il lui » est difficile de manifester sa fierté pendant que 80% du territoire malien n’est pas sous le contrôle de l’Etat « .

Il a aussi pointé du doigt l’ingérence étrangère dans les affaires des nations. » Les questions de souveraineté nationale sont aujourd’hui discutées dans les salons des chancelleries étrangères « , a-t-il soutenu, ajoutant qu’il » ne sera pas fier tant que cette situation perdure « .

L’imam de Badalabougou, qui dédie ces distinctions à la Jeunesse combattante et au Peuple, appelle les Maliens à » se rassembler pour résister parce que nous sommes menacés et de refuser ce qu’on nous impose « . Il estime que » l’heure est grave et qu’il faut se passer des mesquineries et des détails pour aller à l’essentiel, en se mettant ensemble ».

» L’étau se resserre autour de nous et le temps joue contre nous. Si nous ne nous mettons pas ensemble, le grand Mali…Je n’aime pas prononcer le mot et voir ce Mali disparaitre. Je préfère disparaitre que de voir ce Mali disparaitre « , a-t-l affirmé, en réitérant son appel au dialogue avec les jihadistes. A ses dires, les guerres ne se gagnent plus seulement avec la puissance des armes mais aussi avec les esprits. Il a, à cet effet, salué l’initiative du Haut Conseil Islamique du Mali ayant abouti à la libération de Farabougou, un village qui était sous embargo depuis octobre 2020.

Moussa Sayon CAMARA

Source: l’indépendant
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