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Bounty : des députés français appellent Paris à «reconnaître la bavure»
Publié le jeudi 1 avril 2021  |  Studio Tamani
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Après la publication du rapport de la Minusma accusant la France d'avoir tué 19 civils à Bounty, les réactions se multiplient. Des députés français dénoncent des «mensonges» du gouvernement et appellent le ministère des Armées à se «récuser». La MINUSMA recommande une enquête indépendante et transparente et l'octroi, le cas échéant d'une « réparation ». Du côté de l'association peulh Tabitaal Pulaaku, les responsables exigent également « une réparation » à l'endroit des victimes.

Dans un communiqué les élus de la France insoumise ont appelé ce mercredi 31 mars les ministres Florence Parly et Jean-Yves Le Drian « à se récuser ». Ils dénoncent des « mensonges » du gouvernement à propos de la frappe aérienne survenue en janvier à Bounty. Des accusations que Paris rejette en bloc. Mais, pour ces députés, il est temps que les responsables reconnaissent « leurs actes ».

D'ailleurs, Florence Parly a rencontré ce jeudi 1er avril 2021 à Bamako, le président Bah N'Daw pour parler des futures collaborations entre les deux pays. Son ministère « maintient avec constance et réaffirme avec force » que « le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié ».
Comme la France, les autorités militaires maliennes réfutent la thèse de bavure, conclue par la Minusma. Dans un communiqué, le ministère de la Défense affirme que tous les renseignements recueillis en direct, ce jour-là, justifiaient que les cibles neutralisées étaient des « objectifs militaires confirmés ».

Et pourtant, en conclusion de son enquête, la Minusma a invité la France et le Mali à conduire « une enquête indépendante, crédible et transparente » de leurs côtés. Cela, afin d’« examiner les circonstances de la frappe et son impact sur la population civile », et l'octroi, le cas échéant d'une « réparation ». L'association peulh Tabital Pulaaku salut les résultats de ce rapport de la Minusma, mais ses responsables exigent aussi « une réparation » en faveur des victimes.

Pour les observateurs, la France ne mènera jamais des enquêtes indépendantes qui l'accuseront d'une quelconque bavure. Selon Dr Aly Tounkara, directeur du centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel, les accords de partenariat militaires entre l’État malien et la France, ne prennent pas en compte les cas de bavure.
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