Le sociologue, Dr Moussa Coulibaly, estime que le président français, Emmanuel Macron doit évaluer très rapidement et sans complaisance la stratégie de Barkhane, après leur bavure à Bounty. “Macron doit se réunir avec les différents chefs d’Etat-major cette fois-ci au Sahel, dans la zone des trois frontières pour ensemble se fixer vers une réorientation fiable de Barkhane ou adopter une autre stratégie sinon plus le temps passe, la force montre ses limites”, prévient-il.
Le sociologue rappelle : « le 13 janvier 2020 à Pau, le président français Emmanuel Macron convoquait les chefs d’Etat du G5 Sahel à clarifier leur position par rapport à la montée en puissance du sentiment anti français au Sahel, devant les attaques à répétition des djihadistes dont sont victimes les populations de la zone des frontières. Cependant, le 3 janvier 2021, l’armée française, selon les enquêteurs de l’ONU, a commis une bavure dans la région de Mopti, précisément à Bounty, au cours de laquelle 19 civils ont été tués lors de la célébration d’un mariage. Il y a moins de deux semaines 33 soldats maliens sont massacrés au centre du pays et dans la même période, environ 150 civils nigériens sont massacrés ».
Donc, M. Coulibaly estime qu’il est légitime de se poser des questions sur l’efficacité de barkhane et de s’interroger sur l’efficacité de la stratégie du gouvernement français mise en place pour vaincre les djihadistes et le terroristes dans la zone. Il y a quelques semaines au sommet de Ndjamena, tenu le 11 février sur la situation sécuritaire au Sahel, Macron s’est donné deux mois pour évaluer les résultats du dispositif mis en place au Sahel. Selon lui, si après 8 ans d’engagement il y a encore des groupes terroristes cela prouve qu’ils sont enracinés et que le problème n’est pas seulement sécuritaire mais qu’il est politique, ethnique et un problème de développement, a-t-il dit dans la presse anglaise. Dr Coulibaly, rappelle à cet effet que nous sommes à moins de deux mois et jamais les sahéliens ne sont aussi éloignés de leur objectif commun qu’est le retour de la paix et de la stabilité. “On a donc pas besoin de réfléchir pendant longtemps pour réaliser qu’il y a une évidence”, pense-t-il. Selon lui, la visite de la ministre française de la Défense doit préparer le terrain à un grand oral de Macron au Sahel dans les jours à venir.