Dans son dernier rapport, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres revient sur l’évolution de la situation politique dans notre pays
Comme faits nouveaux, le secrétaire général des Nations unies précise que la période considérée par son dernier rapport a été marquée par l’achèvement de la mise en place des institutions de la Transition après la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020. Selon lui, le 10 février, une session extraordinaire du Conseil national de la Transition (CNT), organe législatif de transition, a été convoquée à l’initiative du Premier ministre Moctar Ouane. Et le 22 février, le CNT a adopté le Plan d’action du gouvernement que ce dernier avait présenté le 19 février. Auparavant, le 11 février, les parties signataires de l’Accord pour la paix et leurs partenaires internationaux s’étaient réunies à Kidal pour la 5è session du Comité de suivi dudit Accord, la première à se tenir hors de Bamako depuis la signature du document.
Sur l’évolution de la situation politique, Antonio Gutteres souligne qu’après la mise en place des institutions de la Transition au dernier trimestre de 2020, le gouvernement a pris des mesures pour définir les priorités et régler des problèmes pressants d’ordre social et politique. Cela s’est matérialisé le 5 janvier 2021 par la signature d’un accord avec l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) pour mettre fin à plusieurs semaines de grève afin d’obtenir des augmentations salariales et des avantages sociaux.
Aussi, le 18 janvier, le président de la Transition, Bah N’Daw, a signé un décret portant dissolution du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à l’origine de la démission du président Keïta le 18 août 2020. Et le 10 février, le Premier ministre Moctar Ouane a engagé un dialogue officiel avec les responsables politiques sur les réformes politiques et institutionnelles.
Il a entrepris cette démarche dans un contexte de tensions persistantes entre les autorités et certains acteurs politiques inquiets du fait que le processus de transition manque de transparence et d’inclusivité.Concernant les préparatifs des élections, le rapport ajoute que les autorités de la Transition ont continué de prendre des mesures en vue de la tenue d’un référendum constitutionnel et d’élections locales et générales.
Le 31 décembre, rappelle-t-il, dans un discours à la Nation, le président de la Transition a annoncé un calendrier électoral provisoire qui prévoyait la tenue d’un référendum constitutionnel au second semestre de 2021, d’élections au niveau des régions, des cercles et des communes au quatrième trimestre de 2021, ainsi que d’élections présidentielle et législative au premier trimestre de 2022. Et à cet effet, le 25 janvier, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a organisé un atelier de trois jours à Bamako sur le cadre juridique des élections.
Au cours de la période considérée, Antonio Guterres signale que les autorités maliennes ont pris des mesures prometteuses pour lutter contre l’impunité des violations des droits de l’Homme et des atteintes à ces droits qui avaient été commises au centre du pays en 2020.
Sur le même chapitre, la Minusma déplore que la situation des droits de l’Homme soit restée précaire en raison des conflits en cours dans certaines parties du pays impliquant principalement des groupes armés communautaires, des milices, des groupes extrémistes ainsi que les forces gouvernementales. Dans ce contexte, l’organisation onusienne a recensé 409 infractions, dont 89 violations des droits humains et 320 atteintes à ces droits, soit 74 cas de moins que pendant la période précédente.
Le rapport ajoute que le 31 décembre 2020, sept personnalités soutenant le gouvernement évincé en août 2020 ont été inculpées de plusieurs infractions, notamment de complot contre le nouveau gouvernement, d’association de malfaiteurs et d’offense à la personne du chef de l’État.
Antonio Guterres précise ensuite qu’elles avaient été arrêtées et placées en détention quelques jours auparavant par la Securité d’État en dehors de tout cadre légal et à l’insu des autorités judiciaires. Et le 2 mars 2021, la Cour d’appel de Bamako a décidé de suspendre la procédure engagée contre elles. Toutefois, le Procureur général a déclaré qu’il envisageait de faire appel devant la Cour suprême.