Porte d’entrée au Nord du Mali, la région de San fait partie des zones sous menaces terroristes. Face à cette situation, certains habitants de la 18e région administrative crient à l’abandon. C’est le cas d’un gérant d’hôtel que nous avons croisé lors d’un séjour dans la cité de Santo et Karantera, le week-end passé en marge de la 28e édition du meeting athlétique organisé par la Fédération malienne d’athlétisme.
Avec une population estimée à plus de 60 000 habitants, San a eu son premier gouverneur depuis le mercredi 25 novembre 2020, après avoir été érigé en région suivant la loi n°017-2012 du 31 janvier 2012 portant création de 11 nouvelles régions.
Sous menaces terroristes, c’est un militaire qui a été nommé comme premier gouverneur de cette nouvelle région. Mais malgré la présence du Colonel Ousmane Sangaré, la psychose des attaques à mains armées hante toujours les Sanois dont la plupart ne dort plus que d’un œil d’autant plus que le chef de la brigade territoriale a été tué après l’attaque de la gendarmerie par des terroristes début mars.
« Ici à San c’est chacun pour soi Dieu pour tous. On se sent abandonnés ici à San par les plus hautes autorités du pays »,a fustigé notre interlocuteur pour qui la présence du gouverneur ne rassure pas totalement. « Vous avez vu l’attaque de la gendarmerie ? », s’est-il interrogé « pourtant c’est fait en présence du gouverneur qui de surcroit est un militaire », ajoute-il.
Aux dires de cet habitant frustré par la situation sécuritaire difficile, les autorités du pays donnent l’impression que le Mali se limite seulement à Bamako. « On est très inquiets ici à San en raison de la hantise des terroristes. Pendant ce temps, ça chante, ça danse à Bamako ».
Comme solution au problème sécuritaire, il propose de renforcer l’effectif des forces armées et de sécurité dans la région, en vue de sécuriser les habitants et leurs biens.