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Crise au Sahel : Il faut aider le soldat Macron
Publié le mardi 13 avril 2021  |  le Temoin
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Le terrorisme au Sahel a amorcé une nouvelle phase qui oblige à repenser la stratégie pour neutraliser cette nébuleuse qui coupe le sommeil à la population de toute une région et menace la stabilité mondiale.
Florence Parly, la ministre française des Armées est venue à Bamako pour annoncer une nouvelle qui doit réjouir de nombreux Maliens qui subissent de plus en plus des attaques et embuscades qui se multiplient dans le pays ainsi que contre nos forces armées. Mais il est regrettable que certains font de la récupération politique des actions des forces françaises.

La ministre a déclaré sans ambages que le président Macron est déterminé à continuer la lutte contre les groupes armés et à la gagner.

L’affaire de Bounty rappelle toute l’habileté des terroristes et de leurs soutiens à retourner la situation en leur faveur. Au Nord comme au Centre, il est difficile dans les conditions actuelles de distinguer le bon grain de l’ivraie car chaque famille est susceptible de compter en son sein un membre combattant. Cela démontre tout le chemin qui reste à parcourir pour arriver à une résolution globale à cette crise qui n’a que trop duré et qui use les nerfs des spécialistes de la chose militaire, des experts et politologues, qui, chaque jour que Dieu fait, se perdent en langage sibyllin pour cerner les contours de cette guerre.

Mais pas assez pour entamer la sérénité de Macron qui clame haut et fort que la guerre contre les groupes armés au Sahel doit continuer et que la victoire sur eux est inéluctable.

Le Premier ministre de la Transition, Moctar Ouane, à notre entendement, s’est planté en affirmant que nouer le dialogue avec les groupes est le vœu de l’ensemble de la population malienne. Cela ressemble à une énormité au vu de la situation. Comment peut-on envisager de négocier avec les gens qui, pour un oui ou un non, tuent des innocents, font des centaines et des centaines de morts et des blessés. Peut-on négocier avec des gens qui ne jurent que par le feu, le fer et le sang ? Comment peut-on serrer les mains tâchées de sang de nos frères et sœurs ? Comment peut-on s’asseoir autour du même plat avec ceux qui se servent des enfants comme chair à canon, qui découpent leurs cadavres avant de les jeter dans le fleuve.

Le mode exécutoire de ces bandits, mêlant horreur est d’éventrer leurs prisonniers, les décapiter, d’écraser leurs têtes sous les roues des blindés, de braquer les voyageurs sur les routes, de raser des villages et hameaux, de voler les bétails et les récoltes, de dépouiller les citoyens désarmés de leurs biens comme au temps des razzias, où la puissance des armes l’emporte sur la raison.

Chez les gens de cette espèce, le mépris et la barbarie font bon ménage. Le seul remède est de mobiliser assez d’hommes, d’armes, de munitions, de chars et d’avions pour cerner le désert et neutraliser ces bêtes féroces. On n’a pas le choix au demeurant. A l’instar d’Iyad Ag Galy, qui veut créer au Nord un émirat à sa seule dévotion où les Touaregs, les Maures et les Arabes joueront les premiers rôles, Amadou Kouffa ambitionne de ressusciter l’Empire peulh du Macina, où il serait le seul maître incontesté. Aucun Malien digne de ce nom, n’aspire à négocier avec ces hommes qui semblent souffrir de la folie des grandeurs.

Ces deux hommes suscités cultivent l’amour de la haine pour tout ce que leurs esprits étroits et bornés ne peuvent appréhender. Non ! Pas de dialogue. Il faut, et par la force, les obliger, à déposer les armes, à répondre de leurs actes devant la justice et, comme l’ensemble des Maliens, après avoir payé leurs dettes à la société, à s’atteler à la reconstruction de la nouvelle nation malienne sur des bases réellement démocratiques et républicaines.

Partenaire incontournable

Macron a bien compris les vrais enjeux de cette crise et veut maintenir le cap avec une nouvelle approche qui exige de se tenir prêt à toutes les éventualités, surtout celles qui dénaturent le sens de son combat.

La mauvaise appréciation de l’ONU sur les événements de Bounty ne saurait mettre en cause la légitimité d’une intervention voulue par tous. Qu’on ait réussi à maquiller en bavure un succès militaire, doit amener à réfléchir sur l’habileté des rebelles à mettre en difficulté leurs adversaires sur le terrain politique.

Une autre manière de narguer la communauté internationale et les institutions pour lesquelles ces gens n’ont que du mépris. Il en est de même des manifestations contre la présence de Barkhane au Mali par des groupuscules eux-aussi manipulés par des élites irresponsables et de politiciens en perte de légitimité qui profitent grandement de cette situation de non Etat.

Dans la croisade contre ces forces, Macron tente de s’appuyer sur le G5, pays où opèrent les groupes armés. Malheureusement, les armées de ces pays ne sont pas préparées à une telle guerre d’une telle envergure contrairement à celles des pays occidentaux. Ces derniers ont compris depuis l’avènement des nazis, qu’une armée puissante est le socle d’un pays. Ils ne se sont pas privés de se doter d’un outil de défense performant qui dissuaderait n’importe quelle bande de voyous à franchir leurs frontières.

Nouveau départ

L’on commence à comprendre que le combat de Macron contre le terrorisme est le combat du monde. Cette nébuleuse risque de s’étendre au reste du monde – si ce n’est pas déjà fait – et pourrait détruire tout ce que nous avons de biens.

Au Mali, il est important de savoir que les bruits faits autour de la présence de l’armée française sont savamment entretenus par les cellules dormantes des terroristes. Ils sont destinés à briser la cohésion nationale. L’heure n’est plus aux atermoiements. Les Maliens doivent oublier leurs dissensions, et ressentiments contre l’ancienne puissance coloniale. Lorsque les terroristes seront totalement détruits, tout sera possible pour un nouveau départ.

Il nous est revenu au dernier moment qu’Iyad et Kouffa sont maintenant prêts à négocier. Avec qui ? Le gouvernement de la Transition du Mali ? Mais le Mali n’est plus seul à demander des comptes aux rebelles. La communauté internationale voudrait des comptes sur les assassinats de Ghislaine Dupont, de Claude Verlon, de Beatrice Stokhly et de bien d’autres innocents. Ces assassinats ne doivent pas être impunis. Et puis négocier pour obtenir quoi ? La création de l’émirat du Grand Sahel pour Iyad et celle du califat du Macina pour Kouffa ? Il est clair que ces deux là ne veulent pas d’un état démocratique, républicain et laïc qui mettrait tout de suite en évidence leur incompétence à faire valoir leur capacité dans une structure moderne ouverte au progrès. Leur domaine, c’est la barbarie. Leurs compétences, ce sont les assassinats, les prises d’otages, la pose des engins explosifs improvisés et l’utilisation des enfants comme chair à canon.

Les attaques suicides, ces derniers temps traduisent de la volonté des rebelles à se présenter en position de force dans l’éventualité d’une négociation avec les forces engagées dans le conflit.

Yannick Adou
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