La mairie de Ouenzindougou a abrité une conférence de presse du Collectif des associations de la commune du Mandé. Objectif : dénoncer la présence de Nouhoum Kèlèpily et de Mamourou Keïta comme autorités intérimaires et demander la mise en place d’une nouvelle équipe intérimaire dans la commune rurale du Mandé. C’était le lundi 5 avril 2021.
En présence des autorités traditionnelles et coutumières des 25 villages du Mandé, avec comme invité d’honneur Salif Keïta, fils du terroir, non moins membre du Conseil national de transition (CNT), l’atmosphère était très tendue.
En effet, dans un mémorandum remis aux hommes de medias, le Collectif a rappelé qu’à la faveur de l’annulation de l’élection communale 2016 dans leur circonscription, s’est instauré conflit sans précèdent, dû au non-respect des textes par l’administration, notamment la loi n°2017-051 du 02 octobre 2017 portant Code des collectivités territoriales.
« A l’instar des communes du nord, une équipe intérimaire fut installée le 07 janvier 2018, présidée par Nouhoum Kèlèpily, le deuxième adjoint au maire de l’équipe sortante, a été nommé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en la personne de Ag Erlaf.
Malgré des oppositions, des marches et des contestations de la population, celui-ci fit quand même ces dix-huit (18) mois. En décembre 2019, une nouvelle équipe fut constituée et présidée par Mamourou Keïta, ex-maire de 2009-2016, par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, Vice-président national de l’Adema », a indiqué Boubacar Diarra, président du Collectif des communes du Mandé.
Selon les conférenciers, cette situation crée le refus de passage de témoin entre les deux présidents. « Le premier estime que le deuxième n’est pas réglementaire et le deuxième, quant à lui, dit que le premier était caduc », explique-t-il.
En effet, le duplicata des officiers d’état civil dans les centres, la représentation de la commune par deux présidents ont provoqué des actes qui ne contribuent qu’au flanchement et la destruction d’une commune, créant ainsi « l’accroissement de l’incivisme de la population pour non-paiement des taxes et impôts ; la fausseté des actes d’état civil délivrés aux usagers par des autorités non réglementaires ; la dilapidation du fonds publics de la collectivité; la réticence des partenaires à intervenir dans une commune instable; la guerre clanique et fratricide entre les frères et sœurs d’une même commune; le non suivi des actions de développement communal ; l’obstacle et le refus de la continuité des projets de développement à l’endroit de la population, soi-disant que l’initiateur est de l’équipe 1 ou 2; l’enclenchement de procédures interminables devant les tribunaux ; l’enclenchement de conflit intercommunautaire entres les villages ou les populations du même village ; la destruction des biens de l’Etat et de la collectivité; la méfiance entre les usagers et l’administration communale; la division au niveau du personnel communal; le règlement incessant de comptes par les autorités du jour ».
Aux dires du président du Collectif, l’administration n’a fait que piétiner les textes dans leur commune, aux fins d’intérêts partisans, créant un conflit intercommunautaire et entravant pendant plus de 5 ans le développement régulier de ladite commune.
Pour clore cette conférence, Salif Keïta, artiste de renommée internationale et membre du Conseil national de transition (CNT), a pris l’engagement de transmettre le cri du cœur du Collectif aux autorités de la transition.