« Sanogo et coaccusés ne devraient en aucune manière bénéficier de la loi d’entente nationale ». C’est la directrice exécutive de Amnesty International Mali, Mme Ramata Guissé, qui l’a fait savoir lors de la présentation du rapport annuel d’Amnesty International.
Dans son intervention, la directrice exécutive de Amnesty International estime que l’adoption de la loi d’entente nationale est loin d’être objective. Cependant, même si elle l’est, Mme Ramata Guissé pense que les crimes commis avant l’adoption de ladite loi ne devraient en aucun cas être concernés par son appliqué. « Cette loi n’a pas lieu d’être. Mais nous, nous pensons que la loi d’entente nationale a uniquement été votée pour libérer Sanogo et ses complices. C’est une injustice en soi. Même dans ce cas, Sanogo et coaccusés ne devraient pas bénéficier de cette loi, puisqu’en réalité la loi ne rétroagit pas. L’adoption de la loi d’entente nationale est venue trouver que des poursuites sont déjà engagées contre Sanogo et ses coaccusés avec des charges. Donc, c’est une prime à l’impunité. Et nous, nous pensons que l’adoption de cette loi ouvre la voie à l’impunité », a-t-elle précisé.
Ainsi, Mme Ramata Guissé souligne qu’Amnesty International s’aligne derrière les victimes. « Nous n’avons pas à prendre de décision. Nous respectons le choix des victimes. S’ils pensent qu’ils sont satisfaits des décisions prises, je ne vois pas pourquoi Amnesty International ne serait d’accord. Cependant, nous restons convaincus que tant que cette loi existe telle qu’elle est, alors il y a de quoi s’inquiéter pour les auteurs d’autres crimes qui en bénéficieront », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Amnesty international déplore que la majorité des crimes de guerre et des autres graves atteintes aux droits humains perpétrés à l’encontre de la population civile au cours du conflit déclenché depuis 2012, demeurent impunis.