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Le phénomène du Pontbada: Quand les filles s’affairent dans l’achat des « yougouyougou »
Publié le mardi 20 avril 2021  |  Le Républicain
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Depuis quelques années, la vente des friperies a commencé au Mali. Auparavant, on l’appelait Fresh and Co, puis New York Pontbada, et de nos jours, cet endroit est connu sous le nom de Missira Pontbada.

Dans une ambiance féérique, plusieurs vendeurs et tailleurs qui sont, pour la plupart, des dogons venus du village, de l’aube au crépuscule, se battent pour gagner leur pain quotidien. Certains sont dans des petits kiosques, d’autres sous le hangar. Le prix des balles de ces friperies varie entre 50.000 et 150.000 Franc CFA selon la qualité. Les vêtements qui s’y trouvent appartiennent, la plupart, à la gente féminine. Il y’a aussi des sacs , chaussures et ceintures. Dans une attente de paix et de quiétude, ces vendeurs s’entraident du mieux qu’ils peuvent. « Je fréquente cet endroit depuis cinq ans, j’aime bien l’ambiance joyeuse, il y’a de la bonne musique et je vois de la cohésion entre les différents vendeurs. Je n’ai jamais constaté du favoritisme, car très souvent, ils vendent eux-mêmes leurs marchandises », affirme Koura Traoré.

Avec un prix satisfaisant
Comparé aux grands magasins, ces friperies sont à moindre coût. Généralement, le prix des pantalons, robes, combinaisons varie entre 1.500 et 2.000 Franc CFA, et les chemises, t-shirt entre 1.000 et 1.500 Franc CFA. Pour certaines filles, l’achat des habits yougouyougou ne les empêche point d’acheter dans les grands magasins. « J’aime bien les friperies, c’est de la bonne qualité, avec une durée longue. Même avec 10.000 Franc CFA, je peux trouver beaucoup d’habits, et c’est rare de voir les habits que nous achetons ici sur d’autres personnes. », stipule F. K.
Les tailleurs, eux, leur tâche est de recoudre les habits, mais récemment, ils ont commencé à coudre les tissus. « J’amène mon tissu ici , je donne au tailleur en lui montrant le modèle que je veux et il le fait très bien . Je suis satisfaite du prix. Ils sont moins chers que les tailleurs en ville », affirme A.T.

Des difficultés rencontrées
Bienque les friperies ne soient pas aussi chères, certains vendeurs sont confrontés à de nombreuses difficultés. Très généralement, c’est pendant les week-ends que ce lieu est plus fréquenté. « Dès vendredi, les filles se hâtent de venir ici, et souvent, nous faisons face à des vols d’habits, car certaines filles, lors de l’essai, cachent les vêtements dans leurs sacs. D’autres filles viennent ici sans un sous avec elles et prennent des crédits qui ne seront jamais remboursés. Vraiment, ce n’est pas facile, mais je reste serein, parce que ce sont les aléas du métier. Je rends grâce à Dieu, car avec ce que je gagne, j’arrive à subvenir aux besoin de ma famille », affirme Karambé qui, parfois, se sent découragé.

Beaucoup de filles préfèrent porter les habits yougouyougou que les « Made In China » des magasins, mais certaines sont complexées aussi . « Les habits d’ici sont tellement jolis que quand tu les portes, on ne se rend même pas compte que c’est du yougouyougou. Mais je conseille les filles qui viennent acheter ici de laver proprement ces habits avant de les porter, car nous ignorons d’où ils sont sortis et combien de personnes les ont touchés », affirme Aminata
Aïssé Tounkara, stagiaire
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