Avec plus de 37 ans d’exercice du métier des armes, le Gal. Yamoussa Camara est un officier supérieur malien qui a fait ses preuves sur le terrain. Grand intellectuel, géomancien de taille, humble, très discret et véridique, il a été enfermé plus de 7 ans dans l’affaire dite des bérets rouges pour « complicité d’enlèvement, séquestration et assassinats de 21 bérets rouges ».
En effet, l’homme a eu la malchance d’être à l’époque ministre de la Défense quand les bérets rouges ont tenté de faire un contre coup d’État contre Amadou Haya Sanogo et acolytes. La suite est connue : l’affaire a été classée, sans jugement, en application de la loi d’entente nationale. Blessé dans son honneur et sa dignité, le Gal. Yamoussa lave son affront en publiant un livre.
Cet ouvrage intitulé ‘’ Présumé coupable, ma part de vérité’’ et dont les échos défraient la chronique a un intérêt historique puisqu’il y a beaucoup de tractations pour que le dossier ne soit pas jugé. Connu pour son franc-parler, le Gal. Yamoussa Camara fustige en grande partie « les montages, machinations et mensonges grotesques » de Soumeylou Boubèye Maïga qui, selon lui, est l’acteur principal de son arrestation.
À la page 66-6 de son livre, il martèle : « Virtuose dans les retournements de veste, Soumeylou Boubèye Maïga est le prototype achevé du voltigeur politique, pervers et narcissique. Ses instincts et son ambition démesurée ont façonné sa personnalité. Il a réussi à se faire passer dans l’imaginaire collectif pour un expert dans les questions de sécurité et de défense qui détiendrait en plus tous les grands dossiers et secrets d’État. Pour cette raison, il cherche à faire peur et joue sur la peur des concitoyens. Il faut l’avoir pratiqué pour le connaître et le comprendre. Pour le suivre il faut une réelle capacité d’analyse, être attentionné et ne minimiser aucun détail, avoir du flair et certainement un cortex plus développé que le cœur. Pour qui le connaît, sous un sourire malicieux apparaît un esprit épouvantablement orgueilleux trop ambitieux pour se satisfaire d’une position modeste en jouant au second couteau. C’est le Tigre souriant. Derrière un visage avenant, se cache un cœur noir et cruel ».
Et le Gal. Yamoussa d’ajouter : « Soumeylou est si prêt de ses intérêts, qu’il ne sera jamais un homme de bien politique. Obsédé par une propension maladive à la chasse au bonheur. Du bonheur à tout prix, même au travers de la misère des autres. Tel un taureau à la recherche du bon pâturage, il est en perpétuelle transhumance, à la recherche d’une bonne place ou d’une préséance. Tant qu’il est en position de faiblesse, il obéit et se tait. Son art lui permet d’obtenir à peu près tout, à force de génie souvent, parfois de bassesse ou de calomnie. Il a l’obsession d’être dans le camp du vainqueur. Il fait horreur ou pitié ». Avant de poursuivre : « En tout cas, voilà le monstre ! Il ne trouve du plaisir que dans le raffinement ou la perversité. Calculateur froid et impitoyable, on serait tenté de dire qu’il a de la cervelle à la place du cœur. Pour lui, tout ce qui n’est matériellement impossible est possible, il suffit de faire preuve de détermination et de s’asseoir sur sa conscience ».