PolitiqueAprès la Publication du calendrier des prochaines élections: Le M5-RFP manifeste son » désaccord » et réitère son » refus de s’associer à une mascarade électorale »
La coalition de contestation a réagi, hier, mardi 20 avril, au chronogramme électoral dévoilé par le gouvernement. Son Comité stratégique marque son » désaccord » et réitère son refus de s’associer à ce qu’il qualifie de » mascarade électorale visant à infantiliser les Maliens « .
Le M5-RFP n’est pas d’accord et dit NON ! « , a indiqué le Comité stratégique de la coalition, dans un communiqué rendu public cinq jours après la publication du calendrier électoral. Ce mouvement y exprime son étonnement et déplore le fait que ce chronogramme » soit publié sans la moindre concertation » et sans le moindre égard du Comité d’Orientation Stratégique. Il dit » prendre note du calendrier « mais révèle que la question du chronogramme n’a pas été discutée lors du dernier cadre de concertation ayant réuni, le 13 avril dernier, le ministre de l’Administration territoriale et les partis politiques.
Le mouvement s’étonne que » le processus de consultation puisse commencer avant la révision annuelle des listes électorales « . Il précise qu’aucune révision exceptionnelle des listes électorales ne peut se substituer à cette révision annuelle.
Refus de mettre en place l’organe unique
« En fait, le chronogramme publié n’est qu’une énième malice, une diversion de la junte militaire pour desserrer l’étau de la pression nationale et des exigences de la communauté internationale sur le Gouvernement pour le respect scrupuleux des 18 mois retenus pour la durée de la période de transition « , a affirmé le Comité stratégique, dans son communiqué. Il justifie cela par « l’absence totale de temps prévu pour les consultations et les débats indispensables à l’élaboration de tout projet de Constitution « . S’y ajoutent « le refus de la mise en place de l’Organe unique de Gestion des Elections, l’opacité totale sur le mode de scrutin et les circonscriptions électorales« .
La coalition reproche aussi à la junte militaire son « échec et son incapacité à assurer la sécurité des personnes et des biens, a fortiori les conditions d’une bonne organisation des élections projetées, ainsi que celles du retour des déplacés et des réfugiés dans leurs localités respectives pour leur permettre d’exercer leurs droits civiques « . Elle pointe aussi du doigt « l’absence totale de mesures correctives » sur les insuffisances et les irrégularités qui ont conduit à la contestation des élections présidentielles de 2018 et de l’élection législative de 2020.
» Une volonté de cession du pouvoir «
Elle estime que ce » chronogramme électoral, tel que publié, a confirmé ses appréhensions sur la volonté de plus en plus affichée des autorités de cession du pouvoir à un complice « . Cela, en violation flagrante des engagements pris par le président de la Transition lors de son discours d’investiture. Il met, à cet effet, » en garde les autorités de la Transition et réitère son refus de s’associer à une mascarade électorale visant à infantiliser les Maliens« .
Ce mouvement hétéroclite, dont les actions ont été déterminantes dans la chute d’IBK, fustige « cette démarche dangereuse qui représente un risque certain de déstabilisation du pays « . Il rappelle la nécessité d’une rectification du processus de Transition en cours, de la Refondation du Mali et appelle à « un consensus large et sincère autour des questions nationales, en l’occurrence, la préparation et l’organisation d’élections régulières pour éviter à notre Nation les affres d’une énième crise pré et post-électorale« .