Pr. Rokia Sanogo (cheffe du département de la médecine traditionnelle) continue de créer la zizanie entre les tradithérapeutes maliens. En effet, dans sa déclaration sur “Wathi” du mercredi 14 avril 2021, elle persisté et signe que “le département de la médecine traditionnelle ne collabore qu’avec la seule Fédération malienne des associations de tradithérapeutes (Fémath) qui est son premier partenaire stratégique. Mais il se trouve que cette Fémath, depuis 2004, n’est que l’ombre d’elle-même et n’est pas représentative des tradithérapeutes. Avec cette déclaration, Rokia Sanogo confirme sa politique de division et d’exclusion des tradithérapeutes des autres associations.
Pr. Rokia Sanogo (la cheffe du département de la médecine traditionnelle) et la Fémath sont de plus en plus contestée et décriées par des tradithérapeutes. Dans sa déclaration, Rokia Sanogo a affirmé qu’aujourd’hui, le premier partenaire stratégique du département de la médecine traditionnelle est et demeure la seule la Fédération malienne des associations de tradithérapeutes (Fémath).
“Nous collaborons avec la Fémath et notre travail d’information commence à leur niveau par le recensement des tradithérapeutes qui sont les premiers recours de la santé, les premiers agents de santé publique […]”. Cette sortie hasardeuse de la cheffe du département de la médecine traditionnelle sur “Wathi” le mercredi 14 avril 2021 a créé l’émoi, la désolation et l’incompréhension chez les autres tradithérapeutes.
D’après certains d’entre eux, cette déclaration de Rokia Sanogo confirme, une fois de plus, sa politique de marginalisation et d’exclusion des autres tradithérapeutes qui ne sont pas membres de la Fémath. Selon nos interlocuteurs, les membres de la Fémath ne sont pas des tradithérapeutes ni herborises mais des bureaucrates. Car, ils ne disposent pas de médicaments. Pour eux, Rokia Sanogo est une concurrente des tradithérapeutes car elle dispose d’une ONG du nom d’Aidmed à Badalabougou qui fait office de laboratoire dirigé par l’Italien Sergio.
Et depuis des années, ce laboratoire ne fait que reproduire les médicaments comme le Balembo, Samanèrè, Malarial, Hépathisane qui sont des recettes du temps de feu Pr. Arouna Kéita. “Ce qui fait que Rokia Sanogo ne peut pas diriger le département de la médecine traditionnelle et diriger son ONG. Car il y a un conflit d’intérêt”, a relevé un tradithérapeute.
Nommée à la tête du département médecine traditionnelle, une structure technique des ministères de la Santé et de la Recherche scientifique pour valoriser les ressources de la médecine traditionnelle (la pharmacopée) au Mali, Rokia Sanogo refuse de collaborer avec les vrais acteurs de ce secteur que sont les tradithérapeutes et herboristes agréés des associations comme la Confédération des associations de tradipraticiens et herboristes du Mali “Cathéma”, présidée par Baba Kassogué et l’Association pour la promotion des pharmacopées du Mali (Apropham) “Dagaba” d’El hadj Lassana Sidi Mouleïkafou.
Ces associations regroupent aujourd’hui plus de 1000 tradithérapeutes connus et qui disposent de bonnes recettes pour traiter beaucoup de maladies. Aujourd’hui, au Mali, peut-on parler et faire la promotion de la pharmacopée sans faire référence et sans travailler avec ces tradithérapeutes ? Non ! Et pourtant, Pr. Rokia Sanogo en a décidé autrement en ignorant purement et simplement ces tradithérapeutes, au vu et au su des autorités du ministère de la Santé. Pis, elle les qualifie de charlatans et de publicitaires. Ce qui est une insulte à l’égard de ces braves gens agréés qui produisent des médicaments sans l’appui de l’Etat.
Au lieu de travailler au rassemblement et à l’organisation des tradithérapeutes pour la production et la valorisation des médicaments traditionnels, Rokia Sanogo ne fait que dénigrer les tradithérapeutes qui ne sont pas membres de la Fémath. Il se trouve que depuis l’élection de Mohamed Fall en 2004 à la présidence de la Fémath, cette faîtière n’est devenue que l’ombre d’elle-même et ne fait rien allant dans le sens de la production et la valorisation des médicaments traditionnels pouvant faire la fierté des tradithérapeutes et des malades. Cette Fédération est même décriée par les vrais tradithérapeutes qui ne se reconnaissent pas en elle.
“Qu’est-ce que le département de la médecine traditionnelle peut-il tirer de concret et de potable de la Fémath agonisante ?”, s’interrogent des tradithérapeutes. D’après eux, la Fémath ne peut pas faire avancer la médecine traditionnelle au Mali parce qu’elle est en porte-à-faux avec les tradithérapeutes. Pour sauver le département de la médecine traditionnelle, ils proposent de balayer carrément Rokia Sanogo qui ne travaille pas pour faire avancer la médecine traditionnelle mais plutôt son ONG dont les recettes ne vont dans la caisse de l’Etat.
Rokia Sanogo continue de marginaliser les vrais tradithérapeutes au vu et au su des responsables département de la Santé qui sont soupçonnés de complicité avec elle. “Nous ne comprenons pas l’attitude des autorités du ministère de la Santé. Depuis son arrivée au département de la Santé, la ministre Fanta Siby n’a rien fait pour faire changer les choses au département de la médecine traditionnelle. Nous ne comprenons pas son silence, assimilable à de la complicité avec Rokia Sanogo qui continue à détruire cette structure”, estiment-ils. Ils appellent les autorités à s’impliquent dans le redressement du département de la médecine traditionnelle avant qu’il ne soit trop tard.