Succombé à ses blessures après avoir reçu une balle au front alors qu’il dirigeait une opération de son armée face aux rebelles du front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), la nation tchadienne a rendu un dernier hommage au président Maréchal, Idriss Déby Itno ce vendredi 23 avril 2021. C’était en présence de plusieurs chefs d’État du Sahel, de l’Afrique centrale et de la France.
Après avoir mené pendant une trentaine d’années le pays d’une main de fer, le président Idriss Déby Itno est mort le lundi 19 avril dernier, à l’âge de 68 ans, des suites de blessures au front contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), a annoncé la présidence de la République.
Les obsèques du Maréchal Déby ont eu lieu ce vendredi 23 avril 2021, en présence d’une douzaine de chefs d’État dont le président français, Emmanuel Macron et ses homologues du Sahel. Lors de la cérémonie funéraire qui s’est tenue à la place de la Nation, le président français et ses homologues du Sahel ont promis d’accompagner le Conseil militaire de transition dirigé par le fils du défunt président, le Général Mahamat Idriss Déby Itno.
Dès l’annonce du décès du Maréchal Idriss Déby Itno, un conseil militaire de Transition, dirigé par son fils a été mis en place, et dissout toutes les institutions. Ce dernier rassure de rendre le pouvoir dans un délai « de 18 mois » à un Gouvernement civil à l’issu des élections libres et démocratiques.
L’histoire est-elle en train de se répéter au Tchad ?
Arrivé en 1990 à l’issu d’un Coup d’État contre l’ancien président Hussein Habré, le président Idriss Déby Itno avait promis de quitter le pouvoir, mais il est finalement allé jusqu’à six mandats. Aujourd’hui, c’est son fils Mahamat Idriss Déby Itno qui le succède à la tête du pays, et promet, à son tour, de faire seulement « 18 mois ». Malgré cette assurance donnée par le Conseil militaire de Transition dirigé par Déby fils, beaucoup se posent cette même question : « histoire est-elle en train de répéter au Tchad ? »
Tout comme le père Déby en 1990, le fils Déby aussi arrive au pouvoir à l’âge de 38 ans. Tiendra-t-il sa promesse de rendre le pouvoir à un Gouvernement civil démocratiquement élu, dans « 18 mois » ? En tout cas, l’opposition tchadienne dénonce une confiscation du pouvoir par des militaires et demande le respect de la constitution qui, dans son article 76 prévoit qu’en cas de vacance de la présidence de la République, il revient au président de l’Assemblée nationale d’assumer la plupart des attributions du président.
Mais jusque-là, on constate le silence de la communauté internationale qui n’a toujours pas réagi en ce qui concerne la mise en place du Conseil militaire de transition (CMT). Lors des obsèques du Maréchal Déby, le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel ont témoigné leur « soutien commun au processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région. Tout en demandant le respect strict du délai indiqué « 18 mois ».
En outre, au lendemain des funérailles du président Déby, les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad ont indiqué être prêts à observer un cessez-le-feu et au dialogue en vue de trouver une issue politique à la crise actuelle du pays.