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Devant le non-respect du prix plafond du Gouvernement sur des produits : Les consommateurs au cœur d’un marché de dupes
Publié le lundi 26 avril 2021  |  le sursaut
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© aBamako.com par AS
Le nouveau gouvernement tient son premier conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 6 Octobre 2020. Le nouveau gouvernement de la transition a tenu son premier conseil de cabinet à la primature Photo: Ministre de l’industrie, du commerce et de la promotion des investissements , M. Arouna Niang
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A l’approche du mois béni de ramadan, le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements à travers la Direction Générale du Commerce de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) a rendu public, un communiqué fixant le prix plafond de certains produits de consommation de première nécessité. A une dizaine de jours du mois de ramadan, force est de reconnaitre aujourd’hui que ces prix ne sont pas respectés à Bamako. Les numéros d’alerte de la DGCC aussi ne répondent plus. Notre reporter a enquêté dans certains marchés de la CI.

A rappeler que le prix plafond fixé par le gouvernement malien sur certains produits de consommation de première nécessité sont entre autres : sucre en poudre en gros est fixé à 450 000 FCFA la tonne, le prix en détail 500 FCFA le kg. Le riz brisé importé non parfumé en gros est fixé à 290 000 FCFA la tonne et à 340 f par le kg. En ce qui concerne de l’huile alimentaire locale, elle est cédée à 110 000 FCFA les 200 litres et le prix en détail est de 650 FCFA par litre.

A partir de notre constat, suite à une enquête sur le terrain, nous déduisons que ces prix ne sont pas respectés en CI au niveau des marchés de Nafadji, Konioumani et Fadjiguila. Dans ces marchés les consommateurs et les commerçants ne se cassent même pas la tête pour savoir ce que la DGCC a fixé comme prix plafond.

Dans la boutique Toungara et frère chez Binké Toungara à Fadjguila, commerçant grossiste, les prix de ces produits sont entre autres, la tonne du riz importé non parfumé est de 330 000 FCFA, le prix d’huile alimentaire locale est de 162 500 FCFA les 200 litres soit 16 250FCFA les 20 litres.

Selon les explications du promoteur de cette boutique, les produits de première nécessité sont coûteux depuis leur lieu d’importation à cause des frais de dédouanement, ce qui explique la cherté des produits. « Le gouvernement a fixé le prix mais il n’a pas exécuté sa part de subvention. Nous les commerçants grossistes, achetons les marchandises à des prix incroyables, ont fait le dédouanement et payons les frais des transports » a-t-il indiqué sans manquer de faire savoir que la CGCC avec son Ministre n’ont rien fait pour que le rêve des Maliens sur le prix des produits de première nécessité soit une réalité dans notre pays, surtout pendant ce mois de ramadan. D’après lui le Directeur de la DGCC et son Ministre pensent que les Maliens sont illettrés. Selon lui, le communiqué distillé sur les réseaux sociaux n’est que de la poudre aux yeux des consommateurs, car l’Etat n’a pas respecté ses engagements vis à vis des grossistes.

Constat identique chez Fah Diarra, commerçant détaillant au marché de Nafadji, il dira que le prix du riz importé non parfumé varie selon sa qualité. Le sac de 50 kg commence de 18 000 à 19 000 FCFA soit de 360 à 380 FCFA le kg. Le prix de l’huile alimentaire locale en bidon de 20 litre est fixé à 17 000 FCFA soit 850 le litre. Il a souligné que le gouvernement a médiatisé le prix qu’il a fixé, alors que c’est lui-même qui n’a pas respecté ses engagements.

Dans la petite boutique du quartier de Konioumani, on trouve le kg du riz non parfumé à 400 FCFA, l’huile alimentaire locale à 1000 FCFA le litre.

Présente au moment de notre passage, une femme ménagère du nom de Mme Coulibaly Djeneba Diarra a expliqué que cette année durant le mois de ramadan, les consommateurs sont confrontés à des difficultés énormes, surtout les femmes dont les maris n’ont pas assez de moyens. Selon elle, ces difficultés se justifient par le fait que tous les produits de première nécessité sont chers au niveau du marché de Nafadji. Ce qui est grave relève du fait que personne, consommateur comme revendeur ne sait plus d’où vient ce problème d’inflation.

« Sinon, on a vu le communiqué du ministre de tutelle sur les réseaux sociaux en fixant le prix plafond des produits, nous étions tous contents, on pensait que ça allait faciliter les choses durant tout ce mois, mais hélas la réalité est toute autre . Les numéros aussi pour appeler ne servent à rien. Car dans la plupart du temps, cela sonne-occuper » a souligné avec regret Mme Coulibaly.

Elle a lancé un cri de cœur auprès du gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour diminuer le prix des denrées alimentaires. « On est pauvre mais nous sommes tous des Maliens, il faut que le gouvernement prenne des sanctions contre des contrevenants et fasse une bonne communication sur ceux-ci durant ce mois de forte consommation » dit-elle.

Quant à Aliou Sarré, résident en CI, chef de famille, il a indiqué que pendant ce mois de ramadan, le gouvernement a affirmé qu’il aura des réductions au niveau des prix des aliments de première nécessité, ce qui est faux. D’après lui, il n’y a eu aucune réduction des prix.

« Je suis un chef de famille, et quand tu pars au marché pour les achats, les commerçants disent que leurs fournisseurs ne leur ont fait aucune remise. On est confronté à d’énormes difficultés étant donné que la vie est très chère notamment la nourriture qui est capitale, je le répète encore, il n’y a eu aucunement des rabais de prix » a-t-il signalé. Au contraire, dit-il, il a eu une augmentation même.

A ses dires, ce que le gouvernement a déclaré comme prix plafond est le contraire de ce qui se passe au marché de la CI. Avant d’indiquer : « si tu donnes 10 000 FCFA à ta femme pour le prix des condiments de deux jours, elle dira que ça ne suffit pas à cause de la flambée des prix, tout à augmenter ». Toujours selon lui, le gouvernement doit savoir que ce qu’il a dit, n’a pas été respecté par les fournisseurs et les commerçants. Dans cette situation de marchés de dupes, ce sont les consommateurs qui en pâtissent.

Par Fatoumata Coulibaly
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