L’exercice du journalisme au Mali est considéré comme « problématique », selon le rapport 2020 de Reporter sans frontière (RSF).
Dans le cadre du nouveau classement de Reporters Sans Frontières, le Mali occupe la 99e place sur les 180 pays au classement mondial soit un bond de 13 places. L’exercice du métier de journaliste est considéré comme « problématique ». En 2019, notre pays a occupé la 112e place.
L’édition 2021 du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF démontre que le principal vaccin contre le virus de la désinformation, à savoir le journalisme, est totalement ou partiellement bloqué dans 73 % des pays évalués par RSF.
Ces chiffres correspondent au nombre de pays classés rouges ou noirs sur la carte mondiale de la liberté de la presse, c’est-à-dire ceux dans lesquels le journalisme est dans une « situation difficile », voire « très grave » et à ceux classés dans la zone orange, où l’exercice de la profession est considérée comme « problématique ».
Le blocage du journalisme est révélé par les données du Classement qui mesurent les restrictions d’accès et les entraves à la couverture de l’actualité. RSF a enregistré une dégradation flagrante de l’indicateur sur la question. Les journalistes sont confrontés à une « fermeture des accès » au terrain comme aux sources d’information, du fait ou au prétexte de la crise sanitaire. Seront-ils d’ailleurs rouverts après la fin de la pandémie ? L’étude montre une difficulté croissante pour les journalistes d’enquêter et de faire des révélations sur des sujets sensibles, en particulier en Asie et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Europe.
Le baromètre Edelman Trust 2021 révèle une défiance inquiétante du public envers les journalistes : 59 % des personnes interrogées dans 28 pays considèrent que les journalistes tentent délibérément d’induire le public en erreur en diffusant des informations dont ils savent qu’elles sont fausses. Néanmoins, la rigueur et le pluralisme journalistiques permettent de contrer la désinformation et les « infodémie », c’est-à-dire les manipulations et les rumeurs.
« Le journalisme est le meilleur vaccin contre la désinformation », déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Malheureusement, sa production et sa distribution sont trop souvent bloquées par des facteurs politiques, économiques et technologiques, et parfois même culturels. Face à la viralité de la désinformation par-delà les frontières, sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux, le journalisme est le principal garant pour que le débat public repose sur une diversité de faits établis ».