Le ministre de l’Economie et des Finances M. Alousséni Sanou, a présidé jeudi dernier (22 mars 2021), la cérémonie de signature d’un accord-cadre de collaboration entre le Fonds de garantie du secteur privé (FGSP-SA) et les acteurs du secteur cotonnier du Mali en vue de favoriser l’octroi de crédits appropriés dans des conditions financières, relativement soutenables pour les producteurs de coton au Mali. Il s’agit de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), la Banque nationale de développement agricole (BNDA), l’Union des caisses mutuelles d’épargne et de crédit du Mali (Kafo Jiginew), l’Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) et la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT).
Dans son intervention, le Directeur Général du Fonds de Garantie du Secteur Privée M. Mustapha Adrien SARR a évoqué le rôle décisif que l’Etat a joué dans le cadre de la mise en œuvre de cette initiative. «Il convient également de mentionner que cette collaboration a été, en grande partie, rendue possible grâce à la dotation Fonds COVID-19 accordée par le gouvernement du Mali pour venir en aide aux entreprises, tant urbaines que rurales, impactées par la crise sanitaire mondiale que nous traversons…» a-t-il déclaré lors de la cérémonie.
En effet, dans le cadre des mesures de soutien à l’économie nationale et à la suite de la pandémie du Covid-19, l’Etat du Mali a octroyé au Fonds de garantie du secteur privée (FGSP-sa) un montant de 20 milliards de FCFA afin de garantir les crédits bancaires en faveur des entreprises impactées.
Pour matérialiser cette importante mesure du gouvernement, le FGSP a ciblé le secteur du coton fortement impacté par la crise du Coronavirus entraînant une chute de 80 % de la production lors de la campagne 2020-2021. C’est un secteur qui assure des revenus à près de 40 % de la population et contribue pour une part substantielle de la richesse nationale.
«L’intervention du FGSP dans la structuration des financements résultant de cette situation a, entre autres, pour but de réduire l’aversion au risque afférente aux contreparties ; de contribuer à réduire les taux d’intérêt. Je me réjouis que l’accord qui est aujourd’hui proposé à la signature tienne compte de cet aspect essentiel» a déclaré le ministre de l’Economie et des Finances. Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’accompagner les producteurs de coton tout en évoquant les efforts déployés pour relancer la production.
«S’agissant principalement des sociétés coopératives, l’Etat a fourni des efforts conséquents pour assurer à ces structures un cadre institutionnel leur permettant d’œuvrer dans le respect des règles de gouvernance et de redevabilité. Il faut nécessairement renouer avec la dynamique d’une production satisfaisante du coton en s’appuyant sur un mécanisme approprié de financement » a expliqué le M. Alousséni Sanou.
A noter que le gouvernement a pris la bonne mesure de cette situation au cours des concertations nationales sur la relance du coton notamment par l’augmentation du prix du coton graine et le maintien de la subvention des intrants.
«Il devenait alors impérieux pour les acteurs privés que nous représentons dans l’écosystème du financement, d’apporter notre contribution à cette stratégie de relance. Dans cette optique, nous avons vite compris que l’un des axes majeurs de cette stratégie est de convenir d’un mécanisme de sûreté de nature à favoriser l’appétence des institutions de financement pour plus de crédits dans un secteur où œuvrent près de 8.000 coopératives de production en situation de précarité tenace», a expliqué le Directeur général du Fonds de Garantie du Secteur Privée.
Quant au président de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC), M. Djiguiba Coulibaly, il a exprimé toute sa reconnaissance au gouvernement et à l’ensemble des acteurs du secteur du coton pour leur accompagnement constant. Déterminé à faire revenir au niveau d’antan la production de coton, il a indiqué que le prix d’achat au kilo du coton-graine au producteur qui a été fixé à 280 FCFA (le plus le haut de l’histoire dans le secteur) permettra de galvaniser les producteurs en vue d’atteindre les niveaux de production espérés.