Le secrétaire permanent du Cadre politique de gestion de la crise dans les régions du centre (Ségou et Mopti) et l’ancien ambassadeur du Mali à Tunis, Boubacar Gaoussou Diarra est décédé vendredi dernier (23 avril 2021) dès suites d’une courte maladie. Son décès est un coup dur pour le gouvernement dans la gestion de la crise du centre d’autant plus que l’ambassadeur Diarra avait réussi à poser des actes concrets qui commençaient à porter leurs fruits au grand bonheur des populations des régions de Ségou et Mopti.
Avant d’être nommé en 2019 à ce poste par l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, Boubacar Gaoussou Diarra avait occupé plusieurs responsabilités dans la haute sphère de l’État et dans la sous-région. Décédé vendredi dernier, Boubacar Gaoussou Diarra était le Secrétaire permanent du Cadre politique de gestion de la crise du centre, un service rattaché à la Primature pour les questions de stabilisation des régions de Ségou et de Mopti.
Magistrat de formation, il est crédité d’une brillante carrière comme ministre, diplomate, enseignant et chercheur sur les questions relatives au terrorisme, aux conflits et au maintien de la paix et de la sécurité.
Né en 1952 à Gao, il y a effectué ses études primaires. Après le Bac en série Philo- Langues au lycée Askia Mohamed de Bamako, il est orienté à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Bamako (Sciences Juridiques) d’où il sortit en 1974, titulaire d’une Maîtrise en sciences juridiques et major de sa promotion. L’année suivante, il suit un stage à l’Ecole nationale de magistrature de Paris avant de décrocher un DEA en Droit pénal et en Sciences criminelles puis un Doctorat en Droit pénal et Sciences criminelles à l’université de Poitiers, en France.
De retour au bercail, le jeune juriste fut successivement substitut du procureur de la République, Juge de paix à compétence étendue, procureur de la République, Avocat général près de la Cour spéciale de Sûreté de l’Etat, Directeur national des Affaires judiciaires et du Sceau et Directeur de cabinet du ministre de la Justice. L’illustre défunt a aussi été successivement ministre de la Justice, Garde des sceaux ; ministre de l’Emploi, la Fonction publique et du Travail ; ministre Secrétaire général de la présidence de la République avant d’être nommé ambassadeur du Mali en Tunisie et directeur du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) de l’Union africaine.
Boubacar Gaoussou Diarra a été ensuite Représentant spécial du président de la Commission de l’U.A en Somalie et chef de l’AMISOM de 2009 à 2012, Représentant spécial du président de l’UA pour la région des «Grands Lacs» de 2012 à avril 2015. A sa retraite de la magistrature en 2017, il a occupé les fonctions de directeur du Centre d’analyse et de recherche de l’espace sahélo-saharien (CARESS), un centre de l’Ecole de maintien de paix «Alioune Blondin Bèye» de Bamako.
Parallèlement à toutes ces actions, Boubacar Gaoussou Diarra a dispensé des cours de droit pénal, droit pénal général, droit pénal spécial, droit civil et de criminologie à l’ENA pendant de longues années. Ses obsèques ont eu lieu lundi dernier. Ce cadre au parcours très enviable laisse à tous ceux qui l’ont côtoyé le souvenir d’un homme intègre, rigoureux, humble, discret.
D’un commerce facile, dynamique et très pondéré, le Mali perd en lui un grand commis d’État qui a rehaussé l’image du pays partout où il a servi. L’Ambassadeur Boubacar Diarra était marié et père de quatre enfants inconsolables.
Qu’Allah l’accueille dans sa grâce éternelle ! Amen !