Sur chaque kilogramme de gaz, l’état apporte 500 Fcfa de subvention pour que le précieux produit soit accessible pour les consommateurs
Les opérateurs de gaz sont sur le pied de guerre. Visiblement confrontés à un problème de trésorerie pour pouvoir se ravitailler auprès de leurs fournisseurs qui exigent de payer au comptant, ils menaçaient lundi d’observer une grève illimitée. Pour, disent-ils, exiger le paiement de 13 mois de subventions impayées que leur doit le gouvernement.
La nouvelle s’est répandue tôt mardi matin comme une traînée de poudre. Créant ainsi un vent de panique dans les marchés et chez les consommateurs. Nul besoin de rappeler l’importance du gaz butane en cette période où l’essentiel des affaires des restaurateurs et autres vendeurs de gargotes se déroule de nuit. Les ménagères doivent également se réveiller pour réchauffer les repas pour le jeûne. Et le gaz est généralement le combustible utilisé pour ce faire.
Contactés, certains opérateurs de gaz se sont refusés à tout commentaire sur cette affaire. D’autres comme la direction de Kama S.A assurent ne pas être au courant de ce problème. Sont-ils revenus à de meilleurs sentiments ? Toutefois, l’accumulation des factures impayées est généralement à l’origine des grèves observées dans ce secteur.
Pour en savoir davantage, nous avons rencontré mardi le directeur chargél’énergie domestique à l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader). «Nous avons été informés de l’arrêt de travail. Ils ont adressé une correspondance au ministère de l’économie et des Finances à travers un groupement pour nous informer qu’ils vont arrêter le travail à partir du lundi. Nous sommes juste ampliataire de la lettre», explique Hamadoun Oumar Touré.
En outre, il a rappelé que le rôle premier de l’Amader est de promouvoir l’utilisation du gaz butane auprès des consommateurs maliens. Il s’agit-là de sensibiliser les gens à aller vers la consommation du gaz butane. Le but étant de préserver l’environnement, en réduisant l’usage abusif du charbon de bois.
Dans l’accomplissement de sa mission, l’Amader traite aussi les dossiers des factures de remboursement de la subvention due aux opérateurs dans le cadre de la convention qui les lie à l’état. «Les opérateurs sont des commerçants. Ils sont souvent confrontés à des problèmes de trésorerie. Parce que le gaz est payé au comptant chez le fournisseur.
Présentement nous sommes en train de traiter le dossier pour liquider quelques factures présentées par les opérateurs», a reconnu Hamadoun Oumar Touré, rappelant que le gaz est cher sur le plan international. Et les opérateurs qui sont des privés, travaillent pour faire du profit.
Pour ce faire, l’état a demandé aux opérateurs de céder le gaz à un prix abordable pour permettre aux consommateurs d’y avoir accès. «C’est pourquoi, l’état subventionne ce produit», selon notre interlocuteur. Sur chaque kilogramme de gaz vendu, l’état donne 500 Fcfa pour accompagner les consommateurs.
«La subvention ce n’est pas pour les opérateurs, elle est pour les consommateurs. S’il n’y a pas de subvention, la bouteille de 6 kilos allait coûter 6.500 Fcfa. Mais, avec l’appui de l’état, elle est vendue à un peu plus de 3.500 Fcfa», précisera Hamadoun Oumar Touré.
Pour rembourser les opérateurs, l’état budgétise chaque année un montant. Il avait été évalué à plus de 5 milliards de Fcfa l’année dernière pour un total de 10.000 tonnes de gaz butane. Pendant que les consommateurs ont consommé 17.000 tonnes, a expliqué le directeur de l’énergie domestique de l’Amader pour dire combien le gaz butane est très consommé dans notre pays.