Dioncounda Traoré, qui a conduit le Mali pendant une période de transition de 17 mois marquée par de nombreux soubresauts politico-militaires, a affirmé mercredi se sentir "très léger" depuis la passation des pouvoirs au nouveau président Ibrahim Boubacar Keïta.
"Je me sens très léger et très libre", a déclaré à la télévision publique malienne (ORTM) M. Traoré, désigné président par intérim en avril 2012, moins d’un mois après un coup d’Etat militaire, et dont le mandat a pris fin mercredi matin avec l’investiture de M. Keïta.
Le putsch avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes armés ayant occupé cette vaste région pendant plusieurs mois en 2012 et chassés à partir de janvier 2013 par une intervention militaire franco-africaine toujours en cours.
Durant la transition, "nous avons passé des moments très intenses. Aujourd’hui, j’ai le sentiment du devoir bien accompli. Je suis très heureux, très fier", a dit Dioncounda Traoré, s’exprimant après avoir remis le pouvoir à M. Keïta, qui a ensuite été investi par la Cour suprême. "J’ai le sentiment que tout ce qui pouvait être fait a été fait, (...) que
le peuple malien peut tout à condition qu’il reste uni", a-t-il ajouté.
Interrogé sur ce qu’il comptait faire après avoir quitté la présidence, il a répondu: "Je resterai un citoyen malien, qui se battra pour le Mali, pour le développement du Mali, pour la solidarité et la justice au Mali". Dans son dernier message à la Nation en tant que président, mardi soir, Dioncounda Traoré avait multiplié les remerciements envers la communauté
internationale, particulièrement les pays et organisations ayant dépêché des
troupes au Mali pour la guerre contre les groupes armés.
Il a notamment salué "la France de François Hollande, la France des valeurs
de la grande révolution de 1789 dont l’action vigoureuse a permis la reconquête" de l’intégrité territoriale du Mali "et la déroute (...) des intégristes illuminés et des jihadistes d’un autre temps au service du narco-terrorisme et du crime organisé".
Il a aussi loué le Tchad et son président: "Vous me permettrez de saluer avec une insistance et une déférence renouvelée Idriss Deby Itno dont l’armée a visité toutes les grottes de l’Adrar (extrême nord-est du Mali) et participé vaillamment à la bataille contre le narco-terrorisme".
Au plus fort de son opération Serval déclenchée en janvier 2013, la France a compté jusqu’à 4.500 militaires au Mali, où le Tchad a dépêché 2.000 hommes qui, ensemble, ont traqué les jihadistes retranchés dans le massif montagneux
des Ifoghas (extrême nord-est).
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