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Fête du 1er mai : l’UNTM interpelle l’Etat sur ses revendications: «Il faut l’application des procès-verbaux de conciliation pour que les grèves s’estompent»
Publié le lundi 3 mai 2021  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse des organisations syndicales à l`occasion du 1er Mai 2021
Bamako, le 1er Mai 2021. Des organisations syndicales des travailleurs ont organisé à la Bourse du Travail, une conférence de presse à l`occasion de la célébration du 1er Mai 2021.
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C’est à travers une conférence de presse tenue, le samedi 1er mai 2021, à la Bourse du travail de Bamako que l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a célébré la fête des travailleurs. Une occasion saisie par la première et la plus grande centrale syndicale du Mali d’attirer l’attention des autorités maliennes sur ses revendications, objet du préavis de grève de 4 jours déposé sur la table du gouvernement le 26 avril 2021. « Pour l'heure, en ce qui concerne les accords signés avec l'UNTM, ses alliés que sont la Plateforme Commune et le Syndicat Autonome des Greffiers, Secrétaire de Greffes et Parquets (SNAG), il faut l'application des PV (Procès-verbaux) de conciliation, la prise et la signature des décrets prévus pour que les grèves, bataille économique par excellence pour les travailleuses et travailleurs, s'estompent », a souligné le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, face à la presse.


Cette conférence de presse était principalement animée par le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, en présence des militants et sympathisants de l’UNTM, des secrétaires généraux des autres syndicats alliés à l’UNTM. Dans ses propos liminaires, le conférencier, Yacouba Katilé, a fait savoir que ce 1er Mai 2021 est le plus sinistre que le Mali ait connu depuis l'époque coloniale. Selon lui, les travailleurs sont dans une situation ténébreuse. « Ce n'est donc pas un 1er Mai d'espoir pour le Mali, eu égard aux soubresauts d'une transition qui ne semble plus aller vers les aspirations affichées des Maliennes et des Maliens. Se taire et laisser faire n'est pas seulement une complicité, mais le renoncement aux devoirs sacro-saints du patriotisme, à défaut du nationalisme. Le 1er Mai doit ouvrir les volontés, les consciences, obstruer l'individualisme, l'aspiration d'enrichissement isolé afin que unis derrière le serment ancestral de vivre libre, digne et heureux, ou de périr. Mieux vaut la mort que la honte. Nous sommes dans la tourmente de la honte, incapables de conjurer le désordre, l'insécurité, la défaite devant des groupuscules», a-t-il dit. A ses dires, ce 1er Mai arrive à un moment où les travailleuses et travailleurs, quelle que soit leur obédience dans des Centrales Syndicales, sont perplexes devant l'inexistence des politiques gouvernementales. « Maintes fois, après avoir boudé le Conseil National de Transition (CNT) pour éviter la posture de partie et de juge dans la conception des textes, l'UNTM a demandé, conformément à la Constitution non dissoute, de renouveler le Conseil économique, social et culturel, qui est le cadre le plus approprié pour un syndicat, de prendre position, de formuler des suggestions sur les grandes questions de la Nation. Parce qu'on la craint, le pouvoir militaro-technocratique de la transition s'y est refusé, œuvrant à rejeter aux calendes grecques, tous les accords signés avec les syndicats, exceptés ceux qui leur conviennent. Ainsi, sous les pieds du prochain régime, existeront des engins artisanaux explosifs. Les régimes qui se livrent à de telles pratiques font preuve d'irresponsabilité. Voilà pourquoi I'UNTM reste déterminée à défendre, becs et ongles, les acquis prévus pour être exécutés dans la durée de la transition pendant leur négociation et signature », a précisé Yacouba Katilé. Selon lui, tous ceux qui ont eu le sentiment, Plateforme d'Action Commune (Le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l'Administration Territoriale, le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils, le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales et le Comité Syndical des Agences de Développement Régional) et le Syndicat Autonome des Greffiers, Secrétaire de Greffes et Parquets (SYNAG) en conjonction avec l'UNTM, sauront dire NON à des décisions et actes qui assombriront davantage les espérances d'un décollage politique serein, sûr.
«Le combat enclenché va se poursuivre et de façon digne…»

« Tout nous semble être fait pour un échec programmé du prochain régime et encore une prise inconstitutionnelle du pouvoir. Pour l'heure, en ce qui concerne les accords signés avec l'UNTM, ses alliés que sont la Plateforme Commune et le SNAG, il faut l'application des PV de conciliation, la prise et la signature des décrets prévus pour que les grèves, bataille économique par excellence pour les travailleuses et travailleurs, s'estompent », a-t-il dit. Il a fait savoir que le prétexte du manque d'argent ne prend plus dès lors que des non-élus se sont octroyés des dizaines, voire des centaines de millions de salaires, alors que des milliards constituent leurs fonds souverains.

Avons-nous une représentation populaire ? Qu'est-ce qui justifie les salaires exorbitants de certaines institutions ? Quel sort sommes-nous en train de voir se tramer contre les compressés après avoir servi leur pays, le Mali, pendant 30 à 40 ans? Que justifie la privation aux partants volontaires de leur droit à pension, à la réinsertion, ceux dont l'acte courageux d'anticiper la retraite a permis la conclusion des réformes économiques du Mali ? Qu'ont fait les jeunes diplômés et leurs parents pour être écartés des emplois après de brillantes études leur ayant donné des compétences pour soutenir le pays ? Voila autant de questions auxquelles le secrétaire général de l’UNTM veut avoir des réponses.

« A chacun ses vraies compétences et non la quête de fortunes. Voilà ce qui sauvera le Mali », a-t-il dit. Par ailleurs, Katilé a égrené les 7 points mentionnés dans le préavis de grève de 96 heures (4 jours) de l’UNTM déposé sur la table du gouvernement, le 26 avril dernier. Parmi ces points figurent l'application immédiate des accords dont les délais sont à termes échus ou dépassés par rapport aux délais du Procès-verbal de Conciliation signé le 05 février 2021 ; le traitement diligent des accords dont les délais ne sont pas arrivés à terme, en vue de l'extinction du Procès Verbal de Conciliation signé le 05 février 2021 ; la prise en main par le Gouvernement de Transition des salaires des travailleurs de la COMATEX SA ainsi que le redémarrage de la production dans l'immédiat ; l'élargissement de la prime de judicature aux greffiers et secrétaires des greffes et parquets ; le retour à leur poste respectif des 22 travailleurs du Ministère de l'Administration Territoriale relevés suite à la grève du 09 Novembre au 22 Décembre 2020, sous l'effet du décret pris en Conseil des Ministres du 18 Décembre 2020 ; l'application immédiate du point d'accord relatif au paiement des salaires et accessoires de salaires des fonctionnaires des collectivités territoriales du cadre de l'Administration générale et l'application immédiate des Accords d'Etablissement des Agences de Développement Régional (ADR) du Mali. « Toutes ces revendications ayant comme support des accords dûment conclus et signés excepté le point 5, si les exigences ainsi formulées ne sont pas satisfaites, le Bureau Exécutif engage tous ses démembrements à observer une grève de 96 heures allant du lundi 17 mai 2021 à 00 heure au vendredi 21 mai 2021 à 00 heure sur toute l'étendue du territoire. L'UNTM poursuivra cette grève du lundi 24 mai 2021 à 00 heure au vendredi 28 mai 2021 à 00 heure et elle se réserve le droit d'une continuation de la grève à partir du lundi 31 mai 2021 à 00 heure en lui donnant un caractère illimité », révèle le préavis de grève de l’UNTM.

Répondant aux questions des journalistes, le conférencier, Yacouba Katilé, a évoqué la pertinence et la légitimité de leurs revendications. Avant de mettre l’accent sur l’insécurité qui empêche les travailleurs de travailler dans certaines parties du pays. «On a signé l’accord avec le gouvernement le 5 février 2021, puisqu’on n’a pas agit, on revient à la charge », a-t-il dit. Enfin, il dira que le moment est propice pour la grève, car, dit-il, l’Etat lui-même a pris des mesures énormes pour le contribuable malien. Tous les autres intervenants comme Olivier Traoré, Ousmane Christian Diarra de la Plateforme d'Action Commune, Alhousseni Touré du SYNAG ont affirmé leur détermination à poursuivre le combat pour la satisfaction de leurs doléances. « Le combat qui est enclenché va se poursuivre et de façon digne. Nous sommes dans la voie légale », a conclu Olivier Traoré.
Aguibou Sogodogo
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