En ce jour du 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse, nous avons une pensée particulière à nos confrères Birama Touré disparus il y a 6 ans, Ghislaine Dupont, Claude Verlon et tous les journalistes tués ou mis en prison dans l’exercice de leur fonction. Comme dans beaucoup d’autres pays l’Afrique, la liberté de la presse est en danger au Mali. Les journalistes sont confrontés à d’énormes difficultés liées à la pratique de leur fonction, surtout dans ce contexte de crise. Ces dernières années, ils sont très fréquemment trimbalés devant les juridictions. Ces atteintes à la liberté de presse sont inquiétantes et doivent être dénoncées. Rien ne peut justifier les atteintes à la liberté de presse. Les autorités étatiques doivent laisser les journalistes faire librement leur travail, dans le strict respect de l’éthique et de la déontologie de leur métier. L’Accès à l’information doit leur être garanti.
Mais cette journée devra aussi être l’occasion pour les hommes de médias maliens de s’auto-évaluer, constater les failles, et chercher à les corriger. C’est vrai, la presse malienne traverse d’énormes difficultés. Il y a un grand défi à relever. Le domaine est menacé par le désordre, la précarité… Cela est une réalité. Mais à qui la faute ? Aux journalistes ? Non, à notre avis. Les journalistes ne sont pas responsables de la situation qu’ils vivent. D’abord, le désordre, il existe parce que les textes concernant la création d’un organe de presse ne sont pas contraignants. Ce qui explique la prolifération anarchique des médias. Ces derniers temps, le désordre est aussi créé sur les réseaux sociaux, avec des pages Facebook qui s’arrosent les rôles de médias au vu et au su des autorités. Là aussi, le coupable est l’État. C’est donc aux autorités de faire en sorte qu’il y ait de l’ordre dans ce secteur plus qu’important pour le fonctionnement de tout pays, pour la démocratie.
En ce qui concerne la précarité du domaine, les journalistes ont plusieurs fois dénoncé et ont fait des propositions de sortie de crise. À ce niveau, les faitières de la presse ont sollicité l’indexation de l’aide publique à la presse au budget national. Chose qu’elles n’ont toujours pas obtenue des autorités.
Nous pouvons, de nos jours, dire que la presse malienne, malgré ses tares, se bat à bras le corps pour donner de bonnes informations aux populations. Elle a ce mérite. Malgré les difficultés, les atteintes à leurs droits, à leur intégrité physique souvent, les journalistes maliens font le meilleur d’eux-mêmes pour informer le peuple malien.
Aujourd’hui, les autorités doivent, auprès des faitières de la presse, non seulement s’engager à garantir le respect de la liberté de la presse, mais doivent aussi se battre pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes. Les journalistes maliens, s’ils sont mis dans les meilleures conditions, peuvent donner les meilleurs résultats. L’État doit donc se donner tous les moyens pour mettre fin au désordre et éviter que cette presse ne disparaisse.
Le 3 mai est aussi une journée de plaidoirie pour les journalistes. Celle de la plupart des journalistes maliens, c’est l’assainissement du secteur et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.