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Front social : L’UNTM poussée à bout !
Publié le lundi 3 mai 2021  |  le sursaut
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse des organisations syndicales à l`occasion du 1er Mai 2021
Bamako, le 1er Mai 2021. Des organisations syndicales des travailleurs ont organisé à la Bourse du Travail, une conférence de presse à l`occasion de la célébration du 1er Mai 2021.
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Yacouba Katilé, le secrétaire général de l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali) lors la traditionnelle conférence de presse à l’occasion du 1er mai, fête internationale des travailleurs est apparu avec une grise mine. Cet air triste du premier patron de la plus grande centrale syndicale des travailleurs du Mali s’explique par une et seule chose : le non-respect par le Gouvernement de la satisfaction de ses sept (07) points de revendications, pourtant ayant fait objet d’accord. C’est pourquoi il n’a pas manqué d’affirmer que l’heure n’est plus au dialogue mais à l’application des promesses tenues. Avec ce nouveau préavis de grève de 96 heures reconductibles sur la table du gouvernement, on peut dire que l’UNTM est sur le point de non-retour, car la crise de confiance est patente. Elle a été poussée à bout.

Devant les journalistes, le Secrétaire général de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), M. Yacouba Katilé s’est prononcé sur les motivations profondes qui ont poussé la centrale syndicale à déposer un nouveau préavis de grève de 96 heures reconductibles sur la table du gouvernement et surtout la gestion, jugé par lui « catastrophique du pays en cette période de transition ».

De prime abord, il a tenu à rendre hommage à tous les travailleuses et travailleurs du pays. « Cette année, vous et nous, parce que ayant le statut de salariés, sommes dans une situation qu’il n’est pas exagéré de qualifier de ténébreuse » a déclaré le SG de l’UNTM. Une situation qui fait planer, selon lui, sur le 1er mai de 2021, non pas le doute, mais surtout l’angoisse du lendemain.

Dans sa déclaration liminaire, le conférencier n’a pas hésité de manifester son désespoir face à la gestion actuelle du pays. Cela, dit-il, à cause de l’inexistence des politiques gouvernementales dans le respect des principes de l’Etat de droit, dont les libertés syndicales, la garantie et le renforcement des acquis ne sont que des volets liés au progrès social.

Aux dires de M. Yacouba Katilé, ce n’est pas un 1er mai d’espoir pour le Mali, eu égard aux soubresauts d’une transition qui ne semble plus aller vers les aspirations affichées des Maliens. Se taire et laisser faire n’est pas seulement une complicité, mais un renoncement aux devoirs sacro-saints du patriotisme, à défaut du nationalisme.

« La transition sera-t-elle malienne ? Française ? Européenne ? Quand on sait que le mal de la rébellion a fait son incubation sur ces terres. Devant cette situation, le 1er mai 2021 doit ouvrir les volontés, les consciences, obstruer l’individualisme, l’aspiration d’enrichissement isolé, afin que unis derrière le serment ancestral de vivre dans la liberté, la dignité et heureux ou périr » a déclaré M. Katilé.

‘’Mieux vaut la mort que la honte’’. Pour le secrétaire général de l’UNTM, le Mali est dans la tourmente de la honte, incapable de conjurer le désordre, l’insécurité, la défaite devant des groupuscules. « Notre survie n’est pas un problème de milliers d’hommes, de jeunes mais une cohérence des engagements, des volontés, du courage de nos vaillants résistants à l’invasion coloniale » a indiqué le Secrétaire général de l’UNTM.

Après avoir boudé le Conseil National de la Transition (CNT) pour ne pas être juge et partie dans la conception des textes, le SG de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali a demandé, conformément à la Constitution non dissoute, de renouveler le Conseil Economique, social et culturel, qui est le cadre le plus approprié pour un syndicat de prendre position, de formuler des suggestions sur les grandes questions de la Nation.

Aujourd’hui, a déclaré le premier responsable de l’UNTM, sa centrale reste déterminée à défendre becs et ongles les acquis prévus pour être exécutés dans la durée de la transition. Avant de poursuivre : ‘’tout semble être fait pour un échec programmé du prochain régime et encore une prise inconstitutionnelle du pouvoir. Avant de conclure, il a mis l’accent sur la situation des partants volontaires, de la Plateforme d’actions communes et du SNAG.

Parlant du préavis de grève déposé le lundi 26 avril dernier, le Secrétaire général de l’UNTM a été clair : ‘’Cette fois-ci, il n’y a pas matières à discuter mais à appliquer’’.

Ensuite l’honneur est revenu à M. Olivier Traoré d’introduire son camarade Ousmane Christian Diarra, secrétaire général du syndicat autonome des Administrateurs civils, membre de la Plateforme d’Actions Communes. Aux dires de M. Diarra, la Plateforme se considère comme un acteur majeur de la lutte syndicale aux côtés de l’UNTM où chaque victoire est obtenue dans le sang. Aujourd’hui, a-t-il rassuré, le combat enclenché se poursuivra jusqu’à la victoire finale et dans la dignité. Car le régime actuel, dit-il, est né avec le mépris et il veut demeurer en tant que tel, donc la lutte doit continuer. Aussi, il a fait la genèse des 4 points de revendication de la Plateforme d’actions communes prises en compte par l’UNTM.

A sa suite, le secrétaire général du syndicat des greffiers et secrétaires des greffes et parquets, M. Alhousseyni Doucouré, a manifesté toute sa joie pour la prise en compte de leur point de revendication par l’UNTM. Sur les sept (07) points de revendications, cinq (05) viennent des partenaires de l’UNTM.

Lors de cette conférence de presse, le secrétaire général de l’UNTM a balayé d’un revers de main tous les argumentaires des tenants du pouvoir, notamment celui relatif au manque d’argent. « Le prétexte du manque d’argent ne prend plus dès lors que des non élus se sont octroyés des dizaines, voire des centaines de millions de salaires, alors que des milliards constituent leurs fonds de souveraineté » a martelé M. Katilé, avant de lancer un cri de cœur pour le sort des compressés, des partants volontaires, des jeunes diplômés sans emplois et leurs parents et d’autres couches vulnérables de la société.

Karamoko Daoulén Diarra
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