Pour dénoncer l’intervention des forces de l’ordre au cours de leur marche funèbre en hommage à Dr Kamabinou William ATCHESSI, le jeudi 29 avril 2021, les faitières du secteur de la santé ont tenu un point de presse. Ils ont invité les plus hautes autorités à ne pas mettre de l’huile sur le feu.
Afin de rendre hommage et manifester leur indignation suite au « énième assassinat » de leur collègue de travail, toutes les faitières du secteur de la santé ont décidé de faire une marche funèbre le jeudi 29 avril dernier en commune I du district de Bamako. Prévu entre le centre de santé de référence et la mairie de ladite commune, les porteurs de la blouse blanche ont été surpris de se voir refuser ce droit. Alors que bien avant, (3 jours environ), selon ces acteurs, un courrier avait été adressé au gouvernorat du district de Bamako pour informer de la tenue de cette manifestation funèbre dans le plus grand respect de toutes les mesures barrières contre la pandémie de Covid19. N’ayant reçu aucune réponse favorable ou défavorable à cette demande, les professionnels de la Santé ont dit regretter que ce soit en cours de chemin de la marche qu’ils aient été retrouvés et stoppés dans leur avancée par certains éléments des forces de l’ordre. Pis, en présence de la première représente diplomatique du pays ressortissant du regretté Dr Kamabinou William ATCHESSI, le Benin.
Cette dernière, conformément à tout le protocole, avait décidé de se joindre aux médecins du Mali pour rendre hommage au sien. Mais, la présence d’une telle personnalité, représentant un Etat entier, n’a pas empêché une ci-grande maladresse de la part des forces de l’ordre et de sécurité du Mali. Le paradoxe dans cette histoire est aussi qu’une première équipe de la police s’était présentée dès le début, pour « sécuriser et encadrer » la marche, mais il a fallu l’intervention d’une seconde, en mi-chemin, pour arrêter un évènement auquel prenait part le consul du Bénin. La question que s’est sans cesse posé le collectif des faitières de la Santé, jusqu’à mettre en cause la légitimité de la présence de chacune des deux équipes de la police est, comment les ordres peuvent-ils se contredire au sein de la formation censée être la plus disciplinée ? Qui était la deuxième équipe ? De qui prenait- elle ses ordres ?
Grace à leur sens de responsabilité, les médecins ont accepté de rebrousser chemin, mais les conséquences de cette action n’ont pas été la moindre chez les patients du centre de santé de référence de la commune I. Le personnel soignant n’a plus voulu continuer le travail le reste de la journée.
Très dessus, les différents ordres socio professionnels de la santé ont tenu un point de presse dans la soirée, vers 16 heures, pour encore dénoncer et appeler l’Etat à faire preuve de responsabilité. « Il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu », ont-t-ils déclaré. A la suite de ce point de presse auquel ont pris part, le conseil national de l’ordre des médecins, le syndicat des médecins du Mali, le conseil régional de l’ordre des médecins du Mali, de l’association des médecins libéraux du Mali, du réseau des femmes du Mali, beaucoup d’actions ont été présentées, dont un sit-in d’arrêt de travail d’une heure au niveau de toutes les structures de santé de la commune I, pour encore et toujours dénoncer ces crimes contre les agents de Santé au Mali.