N’étant ni légal, encore moins légitime, Amadou dit Diadié Sankaré ne doit désormais sa place, à la tête du CNPM, que grâce à une justice aux ordres, qui piétine la morale, l’éthique et la loi pour ne rendre qu’une décision aux antipodes de la réalité. Alors qu’on s’attendait à une application de l’annulation de l’ordonnance gracieuse offerte par le tribunal de la Commune IV à Amadou dit Diadié Sankaré pour s’installer dans les locaux du CNPM, c’est le contraire que la Cour d’Appel de Bamako a plutôt fait en annulant la décision de rétractation de l’ordonnance grâce à laquelle le tribunal de la commune IV avait installé Diadié.
Cette décision à la fois arbitraire et faite à dessein, prolongera à coup sûr la souffrance de l’écrasante majorité des patrons d’entreprise qui ne se reconnaissent pas en Diadié et qui ne sont pas prêts à travailler avec lui. En maintenant Diadié Sankaré illégalement et illégitimement au poste de Président du CNPM, au grand dam des opérateurs économiques et chefs d’entreprises, la justice n’est-elle pas en train de contribuer à l’exacerbation de la crise au sein du patronat ? Les autorités de la transition sont-elles conscientes de la fragilité de notre pays, pour laisser ouvrir beaucoup de fronts ?
Le secteur privé, censé être le fleuron de toute économie libérale, est en agonie au Mali à cause d’une mauvaise justice et de l’instabilité chronique qui s’est installée depuis 2012 dans le pays. Le Conseil National du Patronat du Mali, CNPM, structure de coordination et de conseil, ayant fait des émules dans la sous-région, en Afrique et même dans le reste du monde, est dans des beaux draps depuis octobre 2020. Il est en proie à une crise consécutive au renouvellement de son bureau, laquelle crise que beaucoup avaient qualifié de mineure, mais qui aujourd’hui est en train de prendre une tournure inquiétante à cause d’une mauvaise décision de justice totalement aux antipodes de la réalité. En effet, elle oppose le Président sortant, Mamadou Sinsy Coulibaly candidat à sa propre succession à Amadou Diadié Sankaré tête de la liste concurrente.
Alors que le Président sortant M. Coulibaly avaient le soutien des 2/3 des groupements patronaux régionaux et du District de Bamako, c’est le camp minoritaire, à savoir celui de Diadié, qui par des méthodes étriquées s’est installé à la tête du CNPM avec la bénédiction de la justice. Cette dernière a offert à Diadié Sankaré une ordonnance gracieuse lui permettant de s’installer en toute illégalité et en toute illégitimité. Souffrant d’un problème sérieux de légitimité et de légalité, Amadou Dit Diadié Sankaré vient encore d’être renforcé par l’annulation de la décision de rétractation de l’ordonnance gracieuse introduite par le camp Madou Coulou. Cette décision controversée de la Cour d’Appel de Bamako envenimerait la situation et frustrerait une écrasante majorité des membres des groupements patronaux. En attendant la fin de cette scabreuse affaire, la procédure judiciaire suit son cours et place au jugement sur le fond.
La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir comment une certaine justice, celle aux ordres, pourrait-elle s’accommoder d’une telle situation en refusant de dire le droit ? La transition qui devrait être une période de clarification, de rectification et de justice n’en demeure pas moins complice de l’exacerbation de la crise au sein du CNPM, à travers le ministre de la justice garde des sceaux. Et pourtant, la vérité saute à l’œil nu et rien qu’en observant ou en faisant un sondage en milieu économique et patronal, le jugement de l’opinion est très défavorable à Diadié au point qu’il n’arrive pas jusqu’à présent à poser le moindre acte de grande envergure. Le CNPM, en agoni avec son pronostic vital désormais engagé, risque de mourir au grand dam du secteur privé, poumon de l’économie malienne.
En somme, la justice doit se ressaisir pour ne dire que le droit afin de mettre fin à la crise au sein du CNPM, au grand bonheur des groupements patronaux et de toute l’économie surtout en cette période marquée par la COVID-19 et la crise socio sécuritaire.