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Journalistes RFI tués au Mali: leurs proches réclament un débat sur le «secret-défense»
Publié le lundi 3 mai 2021  |  Le Figaro
Ghislaine
© Autre presse par DR
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI tués près de Kidal
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Les proches de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de Radio France Internationale (RFI) assassinés au Mali en 2013, ont réclamé lundi 3 mai «un débat public au parlement» sur «le secret-défense» entravant selon eux l’enquête sur la mort de leurs amis, lors d’un rassemblement en leur mémoire.

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, une vingtaine de personnes, proches des défunts ou syndicalistes, se sont réunies mardi en hommage aux deux reporters de RFI ainsi qu’à Camille Lepage, photojournaliste indépendante de 26 ans tuée en 2014 en Centrafrique, sur la place parisienne baptisée à leurs noms il y a deux ans. Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été enlevés lors d’un reportage puis tués le 2 novembre 2013 près de Kidal, quelques mois après l’opération française Serval destinée à contrer des djihadistes menaçant de prendre Bamako.

Dans une lettre datée de mi-janvier et rendue publique début avril, l’ancienne rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, avait exprimé sa «vive préoccupation quant à l’absence de justice» dans l’enquête en France sur ce double assassinat. Elle déplorait notamment l’absence de mandat d’arrêt international malgré l’identification des suspects «depuis plusieurs années». Mais aussi «l’absence de coopération de la part des autorités militaires françaises, dans le cadre de la protection du secret-défense, et des autorités maliennes».

En quête de «vérité» et de «justice», l’association «Les amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon» se «joint à la voix d’Agnès Callamard pour réclamer un débat public au parlement français sur ce secret-défense», a déclaré lundi sa secrétaire générale, Laurence Lacour. Elle demande également «aux autorités françaises et maliennes de clarifier leur attitude à l’égard du cerveau présumé» selon elle «de ce double crime», le Malien Sedane ag Hita. Celui-ci, l’un «des négociateurs de la libération à l’automne dernier de quatre otages au Sahel, dont la Française Sophie Pétronin», est «en voie de réhabilitation» dans son pays, a dénoncé Laurence Lacour.

Dans une réponse à Agnès Callamard datée du 16 mars, la Mission permanente de la France auprès de l’ONU à Genève a rappelé que l’affaire faisait «l’objet d’une information judiciaire menée par le pôle antiterrorisme du tribunal judiciaire de Paris». «Les autorités françaises ont accompli toutes les diligences nécessaires pour procéder à la déclassification d’éléments couverts par le secret de la défense nationale», a-t-elle assuré.
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