Le Mali, à l’instar des autres pays du monde, commémore ce lundi 3 mai la journée mondiale de la liberté de la Presse dans un contexte extrêmement difficile.
Pour l’Unesco, le 3 mai sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la presse et constitue également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle. Toujours selon l’organisme onusien, la Journée mondiale de la liberté de la Presse est une journée de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l’abolition de la liberté de la presse. « C’est aussi une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans la poursuite d’une histoire », ajoute l’Unesco. A en croire Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, le thème retenu cette année pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse, « L’information comme bien public », souligne la valeur incontestable d’une information vérifiée et fiable. « Il appelle l’attention sur le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion de ces informations, luttant contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables”, précise-t-elle.
Au-delà des dénonciations des dérives et autres manquements au professionnalisme, la célébration du 3 mai est une occasion d’avoir une pensée pieuse pour les hommes de médias ayant perdu la vie dans l’exercice de la profession. Comment ne pas penser à Gislaine Dupont, à Claude Verdon et à Birama Touré. Nos confrères de RFI ont été assassinés le 3 novembre 2013 à Kidal, quelques minutes après leur enlèvement au sortir d’un entretien avec un responsable du Mnla. Les circonstances de ce crime odieux ne sont pas encore élucidées. Tout comme le cas Birama Touré, disparu depuis janvier 2016. L’enquête ouverte par un juge d’Instruction au niveau du Tribunal de grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, peine à donner des résultats probants en dépit des noms de certaines personnalités citées dans l’affaire comme Karim Keïta, le fils de l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta.
Ce 3 mai 2021 est une occasion pour réclamer justice pour Birama Touré, Gislaine Dupont et Claude Verdon.
Drissa Togola
Le Mali à la croisée des chemins
Concernant la liberté de la presse, le Mali est à la croisée des chemins, en cette ère des réseaux sociaux. Cette autre forme de libre expression qui est venue se greffer aux médias traditionnels est devenue dangereuse aujourd’hui pour la paix, le vivre ensemble et la stabilité des institutions de la République. Certes les réseaux sociaux constituent en quelque sorte des moyens d’informations et d’expression. Mais, le cas malien est d’une exagération qui a mis dos à dos, de paisibles citoyens dont certains seront difficiles à réconcilier. Dénigrements, injures, diffamations, sont monnaie courante sur ces réseaux sociaux qui semblent bien hors de contrôle et peut-être pour longtemps encore ! En effet, l’Etat ne dit rien et ne fait rien. Ce qui contribue à ternir l’image de la profession aux yeux d’une certaine opinion qui peine à faire la différence entre les médias sociaux qui sont dans la tendance et les médias traditionnels.