Aux critiques et récriminations de la population, les syndicats de l’EDM ont réagi par une conférence de presse, le 30 avril 2021, à la Maison de la Presse. Il était question d’expliquer les raisons des délestages que connaît la ville de Bamako, depuis un certain temps.
Baba Dao, le secrétaire général de la section syndicale et principal conférencier, dans son introduction liminaire, a reconnu qu’en l’état actuel l’EDM ne peut satisfaire les besoins de la population malienne. En cause, a-t-il expliqué, la confrontation de la société à de nombreuses difficultés dont l’insuffisance de production ainsi que de lignes de distribution, la vétusté des installations, la fraude à l’électricité, sans compter le non-respect des engagements de l’Etat vis-à-vis de la Société l’Energie.
Et ce n’est pas tout. L’EDM, selon le Secrétaire général de son comité syndical, est endetté à plus de 300 milliards de nos francs. Au même moment, ajoute-il, toutes les banques de la place et certaines institutions de la République lui doivent des factures impayées.
Et Abdoulaye Cissé, un autre syndicaliste, de renchérir en soutenant que le problème d’EDM réside surtout dans le manque d’investissements de la part de l’Etat et l’absence de projets structurants. La société, explique-t-il, tourne sur les centrales et installations réalisées au lendemain des indépendances. Vétustes, ces installations sont constamment en panne surtout lorsque la demande d’électricité est forte.
Parlant sur la production et de la vente de l’électricité, il expliquera qu’EDM produit 1Kw à 147 Fcfa et le vend à 100 Fcfa alors que tous ingrédients de la
Production sont importés. Et d’ajouter que l’Etat oblige Énergie du Mali à vendre à ce prix sans contrepartie adéquate en termes de subvention. M Cissé estime par ailleurs les pertes imputables aux branchements illégaux à 7 milliards FCFA chaque année. Quant à la nouvelle administration d’EDM, elle aura pris toutes les dispositions pour éviter les délestages cette année, en installant notamment des centrales thermiques, a-t-il relevé avant d’attribuer les délestages actuels à par l’incapacité de la Cote d’Ivoire à honorer ses engagements contractuels envers le Mali, soit la fourniture de 100 mégawatts.
En somme, c’est à cause de ces difficultés qu’EDM n’arrive pas à accomplir convenablement sa mission de produire l’électricité en quantité pour les Maliens. En guise de solution, les syndicalistes suggèrent la tenue d’états-généraux sur la problématique du secteur énergétique au Mali, condition sine qua non pour sortir du cycle de délestage, à leurs yeux, d’autant que «la solution va au-delà d’EDM»
Mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali
Le Haut représentant du chef de l’Etat monte au créneau
Consacré par le décret 418-PRM du 15 juin 2016, le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’APR a choisi de sortir de l’ombre et d’une discrétion ayant probablement plus contribué à accentuer le déficit de communication dont souffre la transposition du processus d’Alger. C’est aussi pour inverser cette tendance qu’Inhaye Ag Mohamed et ses collaborateurs ont pensé à joindre l’utile à l’agréable en mettant à profit une copieuse rupture du jeûne, vendredi, pour partager avec la crème de la presse malienne les missions de leur structure, les différentes étapes franchies dans l’application de l’Accord ainsi que les obstacles rencontrés sur le laborieux chemin de la paix. Le décor campé avec une brève présentation du bureau du Haut représentant, de son organisation et de son rôle dans le dispositif de suivi du mécanisme d’application de l’Accord, les confrères ont pu se délecter d’échanges d’une rare intensité sur les facettes multiples du document exposé dans tous ses états par leur interlocuteur du jour : des questions politiques et institutionnelles aux dispositions et mécanisme sécuritaires et défensives, en passant par le dispositifs de suivi de sa mise en œuvre, etc., aucun aspect n’a échappé à l’intérêt des journalistes, ni le Haut représentant ne s’est dérobé au large éventail de préoccupations que sa présentation a suscité. Les questionnements en rapport avec les retards accusés dans l’application de l’Accord, l’absence de l’Etat à Kidal ou encore la portée du découpage administratif ont ainsi eu droit au chapitre parmi tant d’autres et permis à Inhaye Ag Mohamed et sa suite de disséquer de façons plus approfondie la teneur de l’Accord pour la paix et la réconciliation et les résultats obtenus depuis que le document rythme le quotidien des Maliens et l’action gouvernementale. On peut en déduire, à la lumière des pertinentes réponses apportées par « l’ambassadeur de Koulouba au CSA », que les résultats engrangés depuis la signature du document, en 2015, restent à relativiser pour autant que l’effectivité des aspects politiques et institutionnels demeure suspendue à l’avènement d’une nouvelle constitution. Pour le reste, il est de notoriété publique, soutient le Haut représentant, que la mise en œuvre d’un accord n’obéit jamais strictement aux délais indicatifs, à cause des obstacles auxquels se heurte leur transposition dans la pratique. Au nombre desquels écueils figurent la difficulté d’appropriation de l’APR par les Maliens voire un déficit criant de communication sur son contenu. Toutes choses qui sous-tendent la démarche du Haut représentant en direction des médias et que sa structure a choisi d’élever au rang de ses défis à relever.