Le Forum national de l’enseignement catholique du Mali s’est ouvert mardi au Grand séminaire Saint Augustin de Samaya, sous la présidence de Bocar Moussa Diarra, le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales. C’était en présence de son homologue du Logement, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, David Sagara, de l’archevêque de Bamako, Mgr, Jean Zerbo, du directeur national de l’Enseignement catholique du Mali, Koundya Joseph Guindo, des évêques et de nombreux responsables chargés des questions scolaires.
Le Forum national de l’enseignement catholique est une concertation au cours de laquelle les chefs religieux chrétiens, les évêques, les directeurs nationaux, les proviseurs et autres responsables des écoles catholiques vont diagnostiquer le système éducatif, malien en général et l’enseignement privé catholique en particulier.
Ils se donnent 3 jours pour identifier les causes des dysfonctionnements de l’enseignement malien et proposer des solutions concrètes, des correctifs et réajustements pour que l’enseignement catholique privé retrouve sa vocation de base. Le forum entend repenser une école catholique nouvelle, dans le respect de sa spécificité. Des modules thématiques aideront à approfondir le débat sur des thèmes comme l’enseignement catholique, l’enseignement catholique au Mali d’hier, aujourd’hui et demain, le projet éducatif de l’enseignement catholique ainsi que le système éducatif de notre pays en général.
Ces thèmes seront développés par des personnalités et chefs religieux chrétiens comme l’ancien secrétaire général du ministère de l’Education, Denis Dougnon, Mgr, Jean Zerbo (archevêque de Bamako), Jean Gabriel Diarra (évêque de San) et Joseph Taden Diarra (président de l’Université catholique de Bobo-Dioulasso).
Le directeur national de l’enseignement catholique, Koundya Joseph Guindo, a rappelé qu’après la liberté et la nourriture, l’instruction est le premier besoin et le plus grand bien d’un peuple. Se référant à l’ouvrage de Niakan Ha’iri Diarra intitulé « Djihâd, l’autre guerre » paru en juin dernier, il note que « si notre école n’est plus capable, ni d’éducation, ni d’instruction c’est que la nation malienne a échoué dans sa tentative de création d’un citoyen digne de ce nom ».
Rappelons que l’Enseignement catholique du Mali compte de nos jours 116 établissements dont 17 de niveau préscolaire, 84 de niveau fondamental, 5 de niveau secondaire général, 7 de niveau secondaire technique et professionnel et 3 du supérieur. Ils emploient 1295 enseignants et accueillent 34 044 élèves et étudiants, parmi lesquels 80,48% de non chrétiens, 48,45% de filles. Cet enseignement, tout en restant fidèle aux valeurs évangéliques, s’ouvre à tous ceux qui acceptent de partager ces normes. Beaucoup de parents d’élèves choisissent ainsi de confier leurs enfants aux écoles catholiques en raison de la qualité de l’enseignement fourni et le sérieux de la formation. Koundya Joseph Guindo a néanmoins rappelé que l’enseignement catholique restait confronté à de multiples défis.
L’évêque de Sikasso, Jean Baptiste Tiama, soulignera combien l’Eglise attache d’importance aux écoles du fait de la mission qu’elle attend d’elles. Cette mission est de participer à la formation de la personne pour travailler efficacement au bien de « l’humanité et du Royaume de Dieu dans un esprit d’amour et de service ». L’école catholique propose des valeurs évangéliques aux jeunes qui la fréquentent. L’évêque de Sikasso invite l’Etat, les parents d’élèves, les enseignants, les élèves et les agents pastoraux à s’employer à la réussite de cette mission.
L’archevêque de Bamako, Mgr Jean Zerbo, s’est lui réjoui du forum qui coïncide avec la 125è année de la naissance de l’Eglise au Mali. « L’avenir de l’enseignement catholique dans notre système éducatif est entre nos mains, celles de nos aînés et pères. Il ne s’agit plus de sauver l’année scolaire, mais l’école malienne. Puisse les conclusions de notre forum nous permettent de trouver les vrais remèdes de notre système éducatif et de les appliquer, car l’enjeu est de taille » a noté Mgr Jean Zerbo.
Le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales, Bocar Moussa Diarra, a loué le partenariat fécond qui lie l’Etat et l’enseignement catholique. Cette entente a été formalisée par une convention en date du 8 août 1972 par laquelle l’Etat subventionne cet enseignement, tandis que les investissements, l’équipement et le fonctionnement des structures éducatives sont de la charge de l’Eglise catholique. Le ministre a félicité l’enseignement catholique qui a su allier la formation intellectuelle et l’éducation morale. De la période coloniale à nos jours, il a contribué à la mise en oeuvre de notre politique d’éducation, à l’amélioration du taux de scolarisation, à la formation des cadres et exercé une influence positive sur les populations bénéficiaires des actions de scolarisation, d’alphabétisation et de formation professionnelle, a souligné le ministre.