ÉconomieCherté du prix des bœufs sur les marchés de bétails en cette période de Ramadan : Les consommateurs invitent le Gouvernement à sécuriser les zones d’élevage
Actuellement plus de 1000 marchés de bétails des régions de Mopti, Ségou et une bonne partie des régions du nord ravitaillant les grandes villes sont fermées à cause de l’insécurité, indiquent les commerçants de bétail.
« Le problème de viande aujourd’hui est très compliqué. Parce que la crise sécuritaire a sérieusement affecté tous les domaines y compris le secteur du bétail qui, affecte le prix de la viande », a introduit Ibrahim Dicko, un ancien éleveur, qui est actuellement boucher à Banakabougou, en commune VI du district de Bamako, lors d’un entretien qu’il nous a accordé. Actuellement, ajoute-il tous les commerçants de bétail ont fui les dites zones de conflit par ce que beaucoup d’entres eux ont été dépossédés tous leurs biens.
‘’Les commerçants de bétail sont régulièrement attaqués sur la route par les bandits armés opérants dans les dites zones. Cette situation n’est pas sans conséquence sur les marchés de bétail à Bamako qui joue fortement sur prix de vente de la viande’’, explique-t-il.
Une bonne partie des bœuf disponibles sont exportée vers la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Sénégal créant une situation désagréables aux consommateurs de viande maliens a t-il souligné. ‘Il faut reconnaitre que le prix de bœufs que nous avons, a doublé voire triplé’’ regrette M. Dicko. Il invite les autorités maliennes à sécuriser les zones affectées par la crise et mettre fin à l’exportation des bétails, afin de rassurer la consommation nationale.
La fête de Ramadan qui s’annonce, sera sans nul doute l’une des pires fêtes en terme d’approvisionnement de viande très prisée pendant cette fête.
Eleveur chevronné avant de se convertir à la boucherie, et natif des zones affectées par la crise, M. Dicko a rappelé qu’au début, il n’y avait que quelques bandits au centre et au nord du Mali, mais aujourd’hui avec le manque de travail, beaucoup de jeunes sont tombés dans le piège des bandits.
Aux lieux de vente des animaux appelés ‘’Grabal’’, ceux qui géraient hier des centaines millions dans ces marchés de bétails sont transformés en véritables mendiants aujourd’hui parce qu’ils ont été victimes des bandits armés. Si l’Etat ne cherche pas de solutions à ce problème, le viande sera un luxe qui ne sera consommé que par les plus nantis.
Actuellement les clients qui peuvent acheter un kilogramme de viande sont très rares vu le prix auquel il est cédé. Pour madame Sidibé, une cliente de M. Dicko, la viande est devenue très- très chère aujourd’hui, on arrive plus à l’acheter sur le marché. ‘’Rien ne va actuellement au Mali’’, se lamente-t-elle.