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Le RPM après IBK : L’héritage d’un parti en lambeaux
Publié le samedi 8 mai 2021  |  Aujourd`hui
Première
© aBamako.com par Androuicha
Première session du Comité de pilotage du PRIA.
Bamako, le 27 mars 2015 à la DFM du Ministère du Développement Rural. Le Ministre Dr. Bocary TRETA a présidé la première session du Comité de Pilotage du Projet Résilience contre l`Insécurité Alimentaire (PRIA).
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Après moi c’est le déluge ! Tel est l’enseignement à tirer de l’attitude de l’ancien président de la République, Ibrahima Boubacar Keïta, qui n’a pas du tout œuvré à faire du Rassemblement pour le Mali (Rpm) une formation politique solide et véritablement ancrée dans les mœurs politiques au Mali. Tout tournait autour de sa seule personne et une fois arrivé au pouvoir, il a d’ailleurs abandonné le Rpm qui se réclamait certes parti au pouvoir, mais devait se contenter de miettes car supplanté par d’autres formations politiques dans la gestion du pouvoir. La guerre de clans sur fond d’animosité finira par avoir raison de ce parti déchiqueté en lambeaux.
Le Rassemblement pour le Mali a vécu un profond malaise durant les années du pouvoir IBK qui les snobait, voire même les narguait parfois, comme si ce n’était pas sa base politique, disons l’ascenseur qu’il a dû emprunter pour accéder au pouvoir. C’est qu’en réalité, les relations ont été très compliquées entre IBK et le RPM et tout le monde se rappelle comment l’ancien président a osé dire crument aux cadres de ce parti, quelques jours seulement après son élection, qu’il ne leur devait pas sa victoire, par conséquent il ne leur était redevable de rien du tout.

Des partis politiques qui avaient des candidats contre IBK en 21013 et ne l’ont rallié qu’au second tour, seront les nouveaux alliés de l’ancien président dans la gestion du pouvoir, le Rpm étant à peine consulté.

“Ô que je me suis senti seul”, disait IBK après avoir dégoupillé la bombe de mécontentement dégainée par son projet de révision constitutionnelle. Mais pouvait-il en être autrement si lui-même avait choisi délibérément de tourner le dos à sa famille politique !

Dès lors, au sein du Rpm, les esprits se chauffaient et deux clans s’opposaient : ceux qui se considèraient comme le Rpm originel affrontaient ceux de la 25è heure. La formation politique était alors minée par des dissensions internes qui tournaient à l’animosité et les lézardes étaient apparentes. Elles se préciseront lorsque ces militants de la 25è heure tenteront une opa sur le parti à l’occasion du congrès de tous les dangers où il a fallu l’intervention discrète du président IBK pour sauver les apparences de cohésion et d’unité.

Un simple vernis car tel un virus qui se reproduit rapidement dans un corps infecté, les clans se multiplient. Le Rpm est rongé en profondeur, miné par la guerre de clans. Des soupçons d’affaiblissement du Rpm au nom d’un plan de “dévolution monarchique” comme disaient certains, en rajoute à la confusion. Le président du Parti, Bocary Tréta, entretient des rapports compliqués avec le président IBK et sa famille trop impliquée dans la gestion des affaires publiques et qui entendait mettre le Rpm sous coupe réglée. Dans ce schéma, Tréta n’avait pas sa place. Mais il fallait le tolérer car c’était ça ou l’implosion du Rpm lors du congrès qui l’a porté au poste de président de la formation politique.

Quelle triste image alors de voir le parti du Tisserand en lambeaux. Le président IBK en fera d’ailleurs les frais. En effet, bousculé par le M5-Rfp, la riposte qu’il attendait de ses partisans n’est jamais arrivée. C’était la démobilisation dans les rangs du Rpm. Il se dit même, d’ailleurs, qu’un pan non négligeable du Parti a contribué à enfler les contestations pour faire chuter des cadres de clans rivaux adoubés par le mentor pour se retrouver dans des postures favorables pour le contrôle du Parti, notamment en disposant des moyens et de l’influence nécessaires.C’est dans ce contexte qu’intervient la chute du désormais ancien président IBK, parti en laissant derrière lui un parti qui n’est en réalité que l’ombre de lui-même. Si l’on n’est pas parvenu à mettre de côté les égos lorsque le Rpm répondait de son statut de parti au pouvoir, difficile donc de le faire à l’heure actuelle. Ce qui se passe au Rpm n’est ni plus ni moins que la résultante d’une politique de division menée ces dernières années pour neutraliser tous les chefs de clans afin de les faire supplanter par des cadres sponsorisés parce que fils de…ou cousin de…ou encore neveu ou nièce de… Ce qui ne se réalisera pas et voilà donc la chienlit qui s’installe.

Mais un de nos doyens, bien au fait de la chose politique, nous rappelle que la situation actuelle du Rpm était écrite dans son destin si l’on en juge par sa création et son cheminement. Pour lui, le Rpm c’est IBK. En d’autres termes, le parti se résume à la personne d’IBK et à son bon vouloir. “Ce parti n’a jamais fonctionné comme les autres formations politiques car c’est un groupe d’amis qui s’est réuni pour créer le Rpm uniquement pour IBK qui était en délicatesse avec le président d’alors, Alpha Oumar Konaré. Après avoir servi Alpha durant six ans au poste de Premier ministre, IBK qui se voyait dauphin naturel a été trahi et l’acte 1 de ce plan de trahison fut de l’empêcher de contrôler le parti présidentiel d’alors, l’Adema-Pasj parce qu’un boulevard devait être ouvert à ATT et l’Adema devait exécuter. C’est donc une sorte de sentiment de révolte qui a poussé des amis à s’organiser pour trouver un cadre politique à IBK et le convaincre de rentrer d’exil pour conquérir le pouvoir, avec l’appui de quelques amis chefs d’Etat et de gouvernement en Afrique. Pour vous dire qu’après IBK, il n’y a pas de Rpm parce que le Parti n’a pas été structuré et préparé pour cela”, dit le doyen. Il ajoute : “Pendant combien de temps le Rpm est resté sans une véritable vie de parti, notamment avec des instances qui fonctionnent correctement et des assises qui se tiennent régulièrement en respect aux textes du Parti ? Seul IBK décidait et c’était normal puisqu’il était aussi le bailleur, le parti n’ayant aucune autre ressource propre pour fonctionner correctement”. Parole d’un témoin de l’histoire politique du Mali !

Amadou Bamba NIANG
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